En Haute-Vienne, une famille reconfinée dans son camping-car

A Saint-Priest-Taurion, en Haute-Vienne, Adeline Le Douaron et Benjamin Jaques vivent dans leur camping-car avec leurs deux filles et leur chien. Pour ces amateurs de grand air, le reconfinement est une nouvelle épreuve.
 

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"Le camping-car c’est notre maison mobile", explique Benjamin Jaques. Garé sur l’aire de Saint-Priest Taurion, près de Limoges, le véhicule mesure 7m de long sur 2m de large. Un espace dans lequel Benjamin loge avec sa femme Adeline, leurs deux filles Juliette et Roxane, et leur chien Anoki. 

"Ce n’est pas facile tous les jours, on se sent un peu isolés, reconnaît Benjamin Jaques. On ne peut pas vivre enfermés, surtout les filles, donc on considère un peu l’aire de parking comme notre jardin." Car leurs deux filles sont jeunes : bientôt 6 ans pour l’aînée, 4 ans pour la benjamine. 

Il y a un peu moins d’un an, en décembre 2019, Adeline et Benjamin décident de toute quitter pour se lancer dans l’agriculture. Ils vendent leur maison à Villemomble, en Seine-Saint-Denis, et optent pour un camping-car d’occasion. Leur projet : sillonner la France pour trouver une ferme et s’y installer en maraîchage sur sol vivant. 
 

On fêtera Noël dans le camping-car



A Saint-Sornin-la-Marche, en août, ils ont un coup de cœur pour une ferme. Ils signent rapidement un compromis de vente, espérant pouvoir démarrer l’activité rapidement. "J’ai la capacité professionnelle agricole, explique Benjamin Jaques. Mais je ne pensais pas que les délais étaient si longs pour pouvoir exercer.

Les démarches avec la chambre d’agriculture et les banques pour un prêt prennent du temps, et la crise sanitaire n’arrange rien. "On prévoyait de passer Noël dans notre ferme en famille, mais ce ne sera pas possible, regrette l’ancien responsable rayon dans un commerce alimentaire. On fêtera Noël dans le camping-car.

En attendant la prise de possession des lieux, qu’ils espèrent début janvier, la famille prend son mal en patience. Adeline a trouvé un emploi dans la comptabilité à Limoges début octobre, tandis que Benjamin gère les démarches pour le projet agricole… ainsi que la scolarité des enfants.
 
 

"Il faut parfois prendre sur soi, mais on finit par s’habituer"

"Nous avons choisi l’instruction en famille bien avant le confinement", explique Benjamin. Le père de famille, un peu dubitatif au début, est aujourd’hui satisfait de cette méthode d’enseignement : "C’est important que Juliette, qui apprend à lire, puisse voir le mouvement de mes lèvres, pour bien comprendre la prononciation. J’ai du mal à imaginer les enfants de 6 ans masqués pour cet apprentissage."

Pour les filles, le reconfinement rime avec l’arrêt des visites aux copines. "Elles avaient les larmes aux yeux à l’idée de ne plus pouvoir les voir, confie Benjamin. Pour nous, c’est primordial qu’elles aient le contact avec d’autres enfants." Un contact considérablement restreint pour les prochaines semaines. 

Le reconfinement est une nouvelle épreuve pour la famille, habituée au grand air et au contact avec la nature, mais selon Benjamin la promiscuité ne devrait pas être trop difficile à vivre :"Il faut parfois prendre sur soi, mais on finit par s’habituer. Au final, on n’a plus le même besoin d’intimité qu’avant."
 

On vit tous ensemble l’aventure comme une équipe


"Le premier confinement avait été moins compliqué", se souvient Benjamin. La famille avait pu installer le camping-car chez sa mère dans le Val-d'Oise, et camper dans son salon avec les matelas. Une expérience que la famille accueille comme un challenge : "On vit tous ensemble l’aventure comme une équipe."

Seule inquiétude à l’horizon pour la famille, Adeline doit passer en télétravail deux jours par semaine. "Mais on ne va pas se plaindre au moindre problème, assure Benjamin. Si besoin, on louera un bureau dans la ville."

 
 
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