Une quinzaine de transporteurs routiers ont organisé ce jeudi 24 mars 2022 une opération escargot au départ de Saint-Junien (Haute-Vienne), pour protester contre la hausse des prix du gazole. Direction Limoges pour un rendez-vous avec la préfecture.
Face à l'augmentation du prix du gazole, une quinzaine de transporteurs routiers se sont donné rendez-vous à Saint-Junien (Haute-Vienne) ce jeudi 24 mars 2022. Les hausses des prix pèsent lourdement sur leur activité.
La survie des entreprises en jeu
Les manifestants ont quitté Saint-Junien vers 10h ce matin. Le convoi a créé deux kilomètres de bouchons sur la RN141. Il s'est arrêté dans le quartier des Casseaux à Limoges. Une opération nécessaire pour protester contre la hausse des prix du gazole.
On dépense 1050 euros de plus tous les jours. Ça tiendra un mois, un mois et demi, pas plus.
Raphael Teilhac, Entreprise TBF Corrèze
À plus long terme, se pose donc la question de la survie des entreprises. L'achat de gazole représente entre 30 et 45% du chiffre d’affaires. François Collet, dirigeant de l'entreprise Transport Collet, avertit : "On pioche de plus en plus dans notre trésorerie. Je suis installé depuis 2015 et j'ai racheté une entreprise l'année dernière. C'est dangereux, on veut vivre de notre métier."
Les manifestants demandent aussi un encadrement des prix du gazole. "Le prix doit être plafonné à 1,44 euros TTC, avec éventuellement la mise en place d’un gazole professionnel", propose Eric Daly, de l'entreprise STHV. Le reste de la somme pourrait être pris en charge par l'Etat.
Porter d'autres revendications
Mais le prix du gazole est "un problème qui couvre les autres problèmes. On a une inflation qui est intenable, ingérable", déclare François Collet.
15 à 30% de l’ensemble de nos charges ont augmenté.
Eric Daly, transporteur routier
Au-delà du gazole, les transporteurs avaient d'autres revendications, notamment l’allègement de charges sociales sur les heures supplémentaires. "Un grand routier c’est 200 heures supplémentaire par mois", résume Eric Daly.
Se pose aussi la question de l'approvisionnement des grandes surfaces. Selon Raphael Teilhac, "90% des transports de marchandises se font par la route dont 70% dans un rayon de 300 kilomètres. Si certains véhicules arrêtent de circuler, il y aura des pénuries."
Les membres du convoi ont été reçus à la préfecture de Haute-Vienne en fin de matinée.