Le 30 et 31 janvier, la Ligue de Protection des Oiseaux et le Musée National d'Histoire Naturelle organisaient la 9e édition du comptage des oiseaux des jardins. L'occasion de partager l'observation des volatiles dans son jardin et d'aider la science à mieux les comprendre. Exemple en Haute-Vienne.
Jacques Lechevallier se décrit comme un "petit ornithologue amateur". Son jardin de 2 000 m2 est un observatoire miniature où il contemple régulièrement les espèces d'oiseaux qui s'y installent temporairement.
Chaque année, Jacques participe à l'opération nationale "journée de comptage des oiseaux des jardins", un véritable programme de sciences participatives, "il y a une part de partage, partager une base de données. On est des milliers à regarder ce qu'il se passe dans notre jardin. C'est très important, au moins, on participe à quelque chose".
Pour rejoindre la partie, rien de plus simple. Il suffit d'observer son jardin attentivement pendant une heure en attendant l'apparition de volatiles, puis de noter les espèces répertoriées sur un site internet spécialisé. Les plus fréquents sont les mésanges bleues, les pinsons ou encore les moineaux.
Elise Morange, retraitée, se prête à l'exercice depuis des années. Il s'agit pour elle, d'un geste citoyen, "pas besoin d'être quelqu'un de chevronné et de s'y connaître en oiseaux. Nous avons des planches à disposition et sur lesquelles on peut reconnaître la majeure partie des oiseaux qu'il y a dans notre jardin."
L'ensemble des données collectées le week-end du 30 et 31 janvier en Haute-Vienne viendra compléter les bases de données nationales de Faune France et de la Ligue de Protection des Oiseaux. Une véritable base de travail pour les scientifiques du CNRS et du Musée d'Histoire naturelle, qui étudient l'évolution des espèces communes, "c'est très difficile d'évaluer le nombre de mésanges charbonnières qui existe en France par exemple, ce sont des données que nous allons essayer de récolter avec la LPO cette année pour avoir une évaluation quantitative plus précise", confie Philippe Hubert, délégué territorial Limousin LPO.
Certaines espèces de moins en moins fréquentes
Grâce à ces observations de plus en plus fréquentes, plusieurs passionnés, professionnels ou amateurs ont constaté le déclin du nombre d'oiseaux sur notre territoire. C'est le cas d'Elise Morange, "quand j'étais enfant, il y avait beaucoup d'espèces dans les haies, dans les jardins, maintenant elles sont plutôt rares. Cette année, je n'ai pas vu de mésange noire, ni de tarin par exemple."
L'an passé, environ 200 personnes avaient participé à cette initiative. Depuis son lancement en mars 2012, l'opération de comptage des oiseaux qui peuplent nos jardins, a permis de réunir 2 500 000 données, grâce à ces nombreux passionnés.