"Il faut tout déménager, tout enlever affaires cessantes !" Les habitants d'un immeuble disposent de 48 heures pour quitter leur logement

Un an après un violent incendie, la mairie de Limoges a décidé de faire évacuer de toute urgence un immeuble, situé cours Gay Lussac. La raison invoquée : un risque de péril imminent. En clair, cette habitation risque de s'effondrer. Un traumatisme pour les six derniers occupants qui ne cachent par leur désespoir et leur incompréhension.

Une partie de la rue est fermée. Sur un panneau, un arrêté municipal a été apposé. L'urgence est à la sécurité publique. Un impératif pour la mairie qui demande aux occupants de l'immeuble de le quitter sous 48 heures. 

Noël est l'un des habitants obligés de partir. Il ne cache pas son incompréhension et son exaspération : "Il faut tout déménager, tout enlever affaires cessantes. C'est vrai qu'il y a un risque. L'immeuble n'est pas beau à l'intérieur, mais tout le monde se renvoie la balle au niveau des assurances. En plus c'est la même compagnie d'assurances pour les deux immeubles alors cela n'aide pas. Ça n'avance pas et tout d'un coup, il faut partir. C'est regrettable, un an et demi que cela dure la comédie". 

Risque de péril imminent

Le risque de péril imminent a en effet été acté par les experts." Nous avons été saisis sur le risque de péril de deux immeubles, suite à la visite d'un expert indépendant. Nos services techniques sont venus sur place pour nous confirmer ce diagnostic et donc nous avons été obligés de mettre en place un arrêté de mise en sécurité imminent afin de garantir la sécurité du public à l'intérieur et à l'extérieur du bâtiment. Il peut y avoir des risques de chutes, d'effondrement de planchers et de tôles au niveau des toitures", confie Christophe Chuette, responsable du service communal de santé et d'hygiène à la ville de Limoges.

Violent incendie

L'incendie qui avait frappé les immeubles concernés s'est déroulé en avril 2023. Quarante pompiers étaient intervenus, en pleine nuit, pour maîtriser le feu dans l'immeuble adjacent. Un immeuble insalubre, comme l'avait dénoncé à l'époque, l'homme de théâtre Michel Bruzat, également l'un des deux propriétaires aujourd'hui délogé.

Le problème est lié à des infiltrations d'eau à la suite de l'incendie. Les copropriétaires d'un des deux immeubles vont donc devoir déménager le temps des travaux et des consolidations. Il va leur falloir se reloger sans trop savoir chez qui en espérant revenir un jour dans l'habitation. Mais... rien n'est moins sûr...