Un sondage réalisé pour le compte de l’AFIB (l'Association Française des Intermédiaires en Bancassurance) révèle qu'un emprunteur sur deux se voit actuellement refuser sa demande de prêt. En cause, le taux d'usure. Exemple à Limoges.
Serions-nous en train de traverser une très mauvaise période pour se lancer dans l'achat d'un bien immobilier ?
Ce couple recherche un logement depuis maintenant huit mois. Ils ont bien cru avoir trouver l'appartement de leurs rêves il y a peu, mais alors qu'ils pensaient avoir parfaitement respecté leur budget la banque a rejeté leur demande, résultat ils doivent se lancer dans de nouvelles recherches, moins ambitieuses : "C’est du jour où on trouve le bien qu’on nous dit que ce n’est plus possible. C’est vraiment compliqué. Il a fallu revoir les sélections de biens, par rapport au budget qu’il a fallu diminuer. Ce sont des recherches à refaire entièrement," explique Yann Besselas, primo-accédant.
Car entre-temps, les conditions d'octroi se sont durcies et les taux ont augmenté. Une augmentation des intérêts et des frais qui dépasse aujourd'hui le taux maximum fixé chaque trimestre par la Banque de France, que l'on appelle le taux d'usure.
"On a plusieurs dossiers qui sont en cours et qui tombent à l’eau à cause de ce problème. Et en même temps il y a toujours autant de transactions mais c’est plus long et les clients sont obligés de se remettre en question. Quand on avait il y a 6 mois 200 000 pour faire un achat, aujourd’hui on n’a plus que 150 000 ou encore moins. Donc on doit revoir les critères de recherche," précise Raphaël Poursain, agent immobilier.
Pour trouver la parade, certains s'adressent à un courtier, son rôle est de vous permettre de trouver le crédit le moins cher possible, mais aujourd'hui ils s'attachent à contourner le blocage imposé par le taux d'usure, comme l'explique Romain Chevalier, l'un d'entre eux. "Déjà il faut regarder au niveau de l’assurance, de sa quotité éventuellement. Il existe plein de systèmes différents pour réussir à entrer dans la case du taux d’usure."
Pour Vincent Rodier, notaire, cette période est transitoire et les taux fluctuants : "Il n’y a pas si longtemps que ça on empruntait à 2 ou 3%, si on entend les générations de nos parents ils empruntaient à 12, 13%, donc cette notion d’augmentation des taux je pense qu’il faut savoir la relativiser aussi."
La réévaluation du taux d'usure par la Banque de France est prévu pour début octobre. Cette réévaluation pourrait permettre de débloquer de nombreux dossiers.