L’affaire Quatennens fait débat jusqu’en Haute-Vienne

Des militants LFI du département ont signé une tribune dans Le Monde pour demander l’exclusion du député du Nord, condamné pour violences contre son ancienne compagne. Les députés du mouvement avaient seulement décidé de suspendre l’élu du Nord pour une durée de quatre mois.

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"Ce n’est pas seulement une vague de dégoût que nous avons ressentie après les déclarations officielles du mouvement, c’est un véritable tsunami." Les mots sont très forts et font apparaître au grand jour un débat sur le fonctionnement interne de la France Insoumise.

Cette phrase est extraite d’une tribune publiée ce lundi 26 décembre dans le Monde et intitulée "Nous, membres de La France insoumise et de la Nupes, demandons l’exclusion d’Adrien Quatennens". Le député du Nord, condamné pour des violences sur son ancienne compagne, avait seulement été exclu 4 mois par son groupe parlementaire. Une décision qui provoque la colère des signataires de la tribune : "Nous ne pouvons accepter cette trahison du programme L’Avenir en commun et de celui de la Nupes : le féminisme et la lutte contre les violences sexistes et sexuelles faites aux femmes."

Une "évidence totale"

Plusieurs signataires sont originaires de Haute-Vienne, comme le militant LFI de longue date Maxime Couty. Pour lui, Adrien Quatennens ne peut plus représenter son mouvement : "Il sera attaqué dès qu’il ouvrira la bouche, et à juste titre. Moi en tant que militant, qu’est-ce que je vais dire ?"

François Simonet est lui aussi militant LFI / Union Populaire, et il a participé à la campagne du député de Haute-Vienne Damien Maudet. Il a signé le texte : "La lutte contre les violences faites aux femmes, c’est une évidence totale (…). Le programme de l’avenir en commun porte 650 mesures, dont la question des violences sexistes et sexuelles. En tant que militant, je défends ce programme."

De son côté, Damien Maudet ne se prononce pas sur la tribune et reste sur la ligne des députés LFI : "On a fait un vote. Je m’en tiens à la position du groupe parlementaire." Il rajoute tout de même en pensant à l'avenir : "Je vis mal le fait que des militants se déchirent sur ce sujet-là. Il y a la bataille de la réforme des retraites qui arrive, on saura se regrouper."

Démocratie interne ?

Le message du député est visiblement passé localement, car les signataires de la tribune sont aujourd’hui moins virulents que dans le texte du Monde. 

Ainsi, François Simonet, qui précise bien qu’il ne s’exprime pas au nom de Damien Maudet, se fait plus nuancé : "Je ne regrette pas la position du groupe parlementaire. Ils ont été dans une logique cohérente." Selon lui, cette montée de tension n’est pas représentative de son mouvement : "Ce n’est pas révélateur de notre réalité militante. Ça nous dépasse un peu. C’est la question des engagements individuels dans le collectif, avec un parti qui est en train de grandir."

Même logique pour Maxime Couty. Il dit accepter la position des députés : "Je ne veux pas les gêner. C'est un vote en cascade, il y avait sans doute plusieurs tendances chez eux." Mais il exprime aussi un besoin d’évolution dans le fonctionnement de LFI : "Les militants, on n’est pas uniquement des porte-drapeaux. J’aurais préféré que ça ne se fasse pas par tribune, mais on est beaucoup de militants à attendre davantage de démocratie interne."

Cette nouvelle dissonance fait suite à la nomination contestée de Manuel Bompard à la tête du mouvement. Ce type de conflit interne n'était pas une habitude à la France Insoumise, mais les dernières législatives ont peut-être changé la donne, et le nouveau pouvoir du mouvement à Paris lui donne aussi de nouvelles responsabilités vis à vis de militants qui veulent rester impliqués.

Adrien Quatennens pourrait en principe faire son retour à l’Assemblée Nationale le 13 avril.

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