Créé au sein de la Polyclinique de Limoges, le LIS (Limoges Institut du Sein) est une association de professionnels de santé, qui vise à faciliter le parcours des patientes du diagnostic jusqu'à l'après-traitement.
Le premier Institut du Sein a vu le jour à Montpellier en 2008. Depuis, l'initiative a essaimé un peu partout en France... jusqu'à Limoges il y a quelques mois.
Au printemps 2021, la Polyclinique a officiellement mis en service son LIS, Limoges Institut du Sein. Une association composée d'une vingtaine de professionnels de santé spécialistes du cancer du sein - chirurgiens gynécologues, radiologues, cancérologues, anatomopathologistes - répartis sur les différents sites de la Polyclinique (Chénieux, Emailleurs-Colombier) et du scanner privé du Limousin.
L'objectif : simplifier le parcours des patientes, en offrant une meilleure coordination entre ces différents lieux.
"En tant que femme et en tant que médecin, j'étais sensibilisée à la difficulté de certaines femmes pendant le parcours du cancer du sein", explique le Dr Sonia Roux-Palobart, oncologue-radiothérapeuthe à la clinique Chénieux et présidente du LIS, "s'il est très défini au niveau médical, des difficultés personnelles, psychologiques, peuvent rendre ce parcours très difficile. L'idée, aujourd'hui, c'est d'accompagner au mieux les patientes, de façon à ce qu'il y ait une fluidité pendant ce parcours, avec un accompagnement suffisant en soins de support pour que le vécu soit assez positif."
Marie-Laure, la confidente
Pour apporter une aide concrète aux patientes, le LIS salarie une coordinatrice de parcours, Marie-Laure, qui devient leur interlocutrice privilégiée.
Elle est joignable par téléphone, et prend elle-même des nouvelles des patientes plusieurs fois pendant leur parcours de soin.
"Je les accompagne dès l'annonce du diagnostic, jusqu'à l'après-traitement. Je m'assure que leur parcours se passe bien, je réponds à leurs questions, je les oriente sur des soins de support : socio-esthéticienne, psychologue, kiné, une association de patients etc...", détaille Marie-Laure Brunaud, dont le bureau est située à la clinique des Emailleurs.
Ce jour-là, elle accueille Céline Girard, 39 ans, à qui un cancer du sein a été diagnostiqué fin mai lors d'une mammographie de contrôle.
Elle fait partie des premières patientes de la Polyclinique à avoir pu être accompagnée par le LIS dès l'annonce du diagnostic.
"Marie-Laure m'a aidée à trouver les mots pour le dire à ma famille. Mes enfants sont encore jeunes... On se sent démunie face à tout ça. Et puis, c'est une confidente aussi. On ne peut pas toujours tout dire à sa famille, car on essaie de la protéger. Marie-Laure est là quand on a besoin de parler, on lui dit tout ce qu'il se passe, les effets des traitements, tout quoi !"
Céline Ferrer, une autre patiente suivie à la Polyclinique de Limoges, a été opérée en février 2021, alors que le LIS n'était pas encore opérationnel.
Depuis, elle a adhéré gratuitement à l'association. Et même si elle est en fin de parcours, elle apprécie cet accompagnement. "J'ai repris le travail en présentiel la semaine dernière. Forcément le rythme change, on a des doutes par rapport à la fatigue. J'ai pu échanger avec Marie-Laure assez rapidement, c'est rassurant. Même pour des questions toutes bêtes liées à mon hormonothérapie. Si j'ai oublié de prendre le traitement un jour, que je suis en panique, je peux appeler et on me rassure, on me donne des conseils."
Une plateforme informatique
Pour améliorer le suivi des patientes, le LIS a mis en place une plateforme numérique qui permet d'avoir un dossier médical partagé avec les autres professionnels de santé, par exemple le médecin traitant ou le pharmacien.
Les patientes peuvent y retrouver toutes les informations liées à leur parcours de soin, les différents rendez-vous et les résultats d'examen. Elles peuvent le consulter à tout moment via une application pour smartphone.
Depuis sa création au printemps dernier, le LIS accompagne une cinquantaine de patientes, et espère à terme en suivre jusqu'à 300 par an.