Les élèves vétérinaires partent de plus en plus faire leurs études à l’étranger, et reviennent de moins en moins attirés par les zones rurales. Ce n’est pas rédhibitoire, mais souligne l’importance de la création d’une cinquième école, à Limoges.
Le premier pays agricole d’Europe ne forme plus assez de vétérinaires, et les attirent encore moins vers les zones rurales !
D’une part, les quatre écoles publiques existantes (Maisons-Alfort, Toulouse, Lyon et Nantes) sont saturées. D’autre part, à diplôme équivalent, de nombreux jeunes français optent pour des études à l’étranger, où elles sont plus courtes (de trois ans !) et moins onéreuses.
Résultat, dans les cliniques, plus de la moitié des nouveaux inscrits (52.5%) sont ces étudiants formés hors de France.
D’où l’importance du projet d’une cinquième école, basée à Limoges, et porté par la Région Nouvelle-Aquitaine.
Les futurs vétérinaires réunis en Limousin
Si sa création se fera par étape, pour la deuxième année, la semaine d’intégration de quelques 160 étudiants de première année des écoles françaises se passe à Limoges, du 5 au 9 septembre.
Ils auront une semaine de formation en commun, avant de retrouver leurs écoles respectives, mais également des visites, de la jumenterie de Pompadour (19), du site de Lanaud (87), ou encore d’exploitation agricoles.
L’objectif de l’évènement, financé par la Région qui souhaite le pérenniser là, est de permettre à de futurs vétérinaires de découvrir l’environnement régional avec l’idée de les sensibiliser à l’exercice en rural.
Ce à quoi tous ne sont pas hostiles !
Des candidats pour rester ?
Ainsi Barthélémy Joppin, qui, lui est en quatrième année, mais en Roumanie, après avoir raté ses concours en France. Il est actuellement en stage dans une structure composée de 9 vétérinaires, se partageant sur deux sites, l’un à Bellac (87), à pratiques principalement rurales, l’autre à Couzeix (87), dans la banlieue de Limoges, à pratiques cette fois plus canines (comprendre urbaines).
Bien que Parisien d’origine, Barthélémy se dit plus attiré par la pratique rurale : « Je pense que c’est beaucoup plus simple de trouver une place dans un milieu rural que dans un milieu canin. Moi j’ai grandi à Paris, je pense que je pourrai trouver ma place dans beaucoup de cliniques de villes mais non, je préfère la campagne, c’est beaucoup plus calme et relaxant comme milieu de travail. ».
Un choix heureux, surtout s’il venait à rester en Limousin.
Des étudiants comme lui, la structure en compte plus d’un par semaine, venu faire son stage de toute la France mais aussi de toute l’Europe.
Pourtant, selon Christian Dauphin, vétérinaire membre de la structure depuis deux ans, son rayon d’action a considérablement augmenté, surtout sur la zone rurale, à tel point qu’il lui arrive désormais régulièrement de dépasser les frontières du Limousin, en direction de la Vienne.
Sauf que, dit-il, quand il est dans la Vienne, il n’est pas ailleurs…
D’où, une nouvelle fois, l’importance de la cinquième école limougeaude.