Limoges : des nouvelles du gérontopôle de Nouvelle-Aquitaine

Limoges accueillera dans les prochains mois le nouveau gérontopôle de Nouvelle-Aquitaine. Si ses futures fonctions pour améliorer le "bien-vieillir" sont déjà établies, sa future gouvernance reste inconnue et suscite des désaccords. Explications.

Limoges accueillera prochainement le nouveau gérontopôle de Nouvelle-Aquitaine. Un projet co-financé à hauteur de 300 000 euros chacun par le Conseil régional et l’Agence régionale de Santé (ARS). Il bénéficie du plan de relance pendant 18 mois.

 

Gérontopôle, kézako ?

 

Ce nouvel établissement est défini comme le nouveau centre stratégique de la silver économie. Il permet de fédérer les acteurs locaux autour de la question du « bien-vieillir ».

La Nouvelle-Aquitaine, plus grande région de France, est également celle où la population est la plus vieillissante, « cela pose un certain nombre de questions » confie Françoise Jeanson, vice-présidente de la région Nouvelle Aquitaine déléguée à la Santé. « L’adaptation des territoires, les logements, les villes, etc...».

En Limousin, les problématiques autour du vieillissement étaient déjà à l'étude au sein de l’entreprise Autonomlab, dirigée par François Vincent, pneumologue au CHU de Limoges. Cette nouvelle structure serait donc l’héritage du travail déjà abouti par les équipes haut-viennoises auquel devrait s'ajouter un volet « recherche expérimentale ».

L’objectif de ce gérontopôle est double : accélérer l’innovation tout en soutenant les entreprises locales, et développer la recherche au service du « bien-vieillir ». Il a pour but de venir en aide aux collectivités ayant déjà des projets en cours sur le thème du vieillissement, « des projets qui pourraient devenir communs », précise Françoise Jeanson, « ce qui faciliterait la sollicitation d'aides européennes ». Il devrait également permettre de soutenir les entreprises notamment sur la question du numérique ou encore de l’adaptation au logement pour les personnes âgées.

Autre volet important, selon la vice-présidente, « l’attractivité des métiers du grand âge » notamment grâce à la mise en place de formations et d’un campus de métiers sur place.

Les travaux de recherche et d'innovation porteront sur l’amélioration du quotidien des personnes âgées mais également sur les outils à mettre en place pour prévenir la perte d’autonomie et soulager les aidants (domotique, prise en charge au domicile et innovations).

 

Pourquoi à Limoges ?

Tout comme en Nouvelle-Aquitaine, la question du « bien vieillir » est centrale en Limousin qui compte la population la plus vieillissante de France. Actuellement, 28% de la population a plus de 60 ans. D’ici une vingtaine d’années, 1/3 des Limousins seraient concernés.

La santé, le bien-être et l’autonomie des personnes âgées, l’entreprise Autonom’Lab en a fait son principal axe de travail depuis 2010. Un argument qui a convaincu la région Nouvelle-Aquitaine d’implanter le gérontopôle en Haute-Vienne.

« A Limoges, il y a une vraie dynamique et des acteurs très investis, des compétences. La région Nouvelle-Aquitaine a l’habitude de travailler avec Limoges. La capitale de l'ancienne région Limousin est également la première ville française a avoir porté un tel projet. » se félicite Françoise Jeanson.

Au total, une quinzaine de personnes devraient rejoindre le site principal de Limoges et l'antenne prochainement basée à Bordeaux.

 

Qui pour diriger le gérontopôle ?

 

A quelques mois de lancer officiellement le gérontopôle de Nouvelle-Aquitaine, d'autres postes sont à pourvoir. La future gouvernance de cette structure est pour l'heure toujours inconnue.

Des noms ont pourtant déjà été évoqués. Notamment celui de François Vincent, pneumologue au CHU de Limoges et président d’Autonomlab. Mais la région Nouvelle-Aquitaine n’a pas donné suite à cette candidature.

En Haute-Vienne, la candidature du Pr Achille Tchalla est largement soutenue. Chef de pôle gérontologique clinique du CHU de Limoges, il est très investi dans la création du gérontopôle régional :

"Nous sommes confrontés à l’innovation pour nous adapter au vieillissement, tant dans les soins que dans les technologies.  Ce campus permettra de faire en plus grand ce que nous faisions déjà en Limousin avec Autonom’Lab et cela permettra aussi de s’enrichir des autres compétences des différentes anciennes régions comme le Poitou-Charentes ou l’Aquitaine. C’est l’esprit d’ouverture. C’est déjà ce que nous faisons, développer le parcours de soin, le suivi à domicile, le repérage précoce des fragilités et l’accompagnement des personnes au moment du vieillissement, notamment à l’approche de la retraite. L’idée, c’est que ces personnes deviennent autonomes et elles même actrices de leur propre prévention. Notre but c’est de faire de la Nouvelle Aquitaine, la région du bien vieillir."

Mais la politique de la région Nouvelle-Aquitaine, semble vouloir « marquer la transformation régionale du gérontopôle : avoir le cœur du gérontopôle qui reste à Limoges mais d’avoir un président ou une présidente qui ne soit pas marqué par un ancrage local. » Autrement dit, un candidat extérieur au Limousin.

 

J’en ai marre que l’on dépouille ce territoire sans que personne ne réagisse. Ça devient insupportable cette tendance.

Guillaume Guérin

 

Ces réponses ne satisfont pas Guillaume Guérin, président de Limoges Métropole et Conseiller régional LR.  « Cela sous-entend que, pour que ce projet soit régional, il faut qu’il soit dirigé par Bordeaux ? C’est la centralisation dans la décentralisation. L’antériorité, c’est Limoges qui l’a avec Autonom Lab. A ce titre, nous ne comprendrions pas que le centre névralgique ne soit pas ici ». confie-t-il.

« Il y a des PUPH (professeur des universités - praticien hospitalier) qualifiés ici et particulièrement un» avance Guillaume Guérin qui fait partie des soutiens à la candidature du Pr Tchalla. « A Paris ou Toulouse, ce sont des PUPH qui sont à la tête des gérontopôles, pourquoi ne pas mettre en place ce qui fonctionne déjà ailleurs ?», s'étonne-t-il avant d'ajouter : «Je ne comprends pas pourquoi on ferait une exception ici, ci ce n’est pour satisfaire quelques élus.»

De son côté,  Françoise Jeanson, vice-présidente de la région Nouvelle Aquitaine déléguée à la Santé, se félicite de voir cette effervescence autour du gérontopôle de Nouvelle-Aquitaine, « cela signifie qu’il y a un vrai intérêt autour de tout cela.»

Les principaux acteurs du gérontopôle de Nouvelle-Aquitaine devrait se réunir le 17 mars prochain et ainsi éclaircir cette situation.

 

 

 

 

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