Limoges : des protections hygiéniques gratuites pour les étudiantes confrontées à la précarité menstruelle

Près de 2 millions de femmes en France auraient des difficultés à se procurer régulièrement des protections périodiques faute de moyens suffisants. A Limoges, les étudiantes peuvent compter sur une politique de gratuité.

Société
De la vie quotidienne aux grands enjeux, découvrez les sujets qui font la société locale, comme la justice, l’éducation, la santé et la famille.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "Société". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

Il y a les distributeurs de chocolat chaud, de gâteaux… et depuis un an, dans cette résidence universitaire, il y a des distributeurs de protections hygiéniques.

"C'est vrai que c'est un sujet encore tabou, que ce soit dans une laverie à l'abri des regards c'est bien. Comme ça, personne ne nous juge", commente cette résidente.

Une initiative qui fait suite à l'annonce de Frédérique Vidal, la ministre de l'enseignement supérieur, le 23 février 2021, pour lutter contre la précarité menstruelle. "On installera des distributeurs de protections périodiques entièrement gratuites, dans des lieux de passage."

Au CROUS de Limoges, une quinzaine de distributeurs ont été installés en 2021. Une réponse aux difficultés rencontrées par les étudiants pendant la crise sanitaire. 

"Il est ressorti que la précarité menstruelle était très prégnante parmi les étudiantes et que certaines n'avaient pas les moyens de s'acheter des protections périodiques, ce qui entraînait parfois de l'absentéisme. Il y a des étudiantes qui restent parfois une semaine chez elles car elles ont leurs règles" explique Céline Baah, la directrice de l'hébergement au CROUS de Limoges. "Quand je vois le succès que ça a rencontré … je me dis que c'était très utile."

En une année, le CROUS de Limoges a dépensé 25 000 euros pour approvisionner ces machines.

Un enjeu de santé et une question de dignité

A l'Université, les distributeurs devraient arriver courant 2022. En attendant, depuis janvier 2020 déjà, des kits hygiéniques sont donnés lors des consultations médicales.

"On dépense beaucoup par mois pour des protections que toutes les femmes utilisent. C'est bonne initiative d'en donner gratuitement", commente cette étudiante. 

Car, il faut compter environ 10 euros par mois pour se protéger. Alors ces initiatives sont les bienvenues, d'autant qu'ici, elles sont couplés à des conseils pédagogiques.

Selon une étude de l'IFOP, menée en ligne du 18 au 19 mars 2021 auprès d’un échantillon de 1 009 femmes âgées de 15 à 49 ans, elles sont 8% à ne pas utiliser autant de protections périodiques qu'elles devraient. 

"Il y a des patientes qui me disent porter un tampon plus de 12 heures, ce qui représente un risque infectieux et donc le syndrome du choc toxique", alerte Alicia Leduc-Peytour, sage-Femme à l'Université de Limoges. Le syndrome du choc toxique est rare mais comme on peut le lire sur le site de l'INSERM, il ne faudrait pas s'en tamponner...

Près de 4 000 euros dans un vie

En France, elles seraient près de 2 millions de femmes à ne pas pouvoir se procurer régulièrement des protections périodiques. Les Décodeurs du journal Le Monde ont mis au point une calculatrice de ces dépenses  et estime que "le montant des protections et antidouleur s’élève à 7,50 euros par cycle pour une femme ayant des règles d’une durée et d’un flux « moyens » – soit près de 3 800 euros pour une vie"

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité