C'était une figure bien connue du centre ville de Limoges. Décédé brutalement en pleine rue mercredi dernier à l'âge de 48 ans, Christophe laisse des souvenirs émus à ceux qui l'ont côtoyé pendant des années, sur le trottoir de l'avenue Jean Jaurès.
C'est une porte blindée anthracite. L'entrée des convoyeurs de fonds d'une banque. Mais c'était aussi l'emplacement favori de Christophe, sans abri. C'est là qu'il est brutalement décédé en milieu de semaine dernière.
Depuis quelques jours, la porte est devenue mausolée. Un lieu de recueillement et d'offrandes. Bouquets de fleur et bougies s'y amoncellent. Des petits mots sont scotchés sur la paroi métallique. Hal1 y écrit : "A mon amour de Poto. Tu me manques". Une carte sur un bouquet exprime juste un "merci". "On n'avait jamais rencontré un type comme toi", indique un billet, écriture rouge sur papier orange. Ou encore : "Ne pleure pas celui que tu as perdu, réjouis toi de l'avoir connu".
Presque personne ne connaissait son identité, mais il faisait partie de la vie des habitants du quartier.
Une femme vient de poser une jolie rose blanche. "Beaucoup de monde le connaissait. C'était quelqu'un de super, très gentil, qui remontait toujours le moral". Ses commentaires attirent l'attention de promeneurs qui s'invitent dans la conversation. "Je suis bourgeois mais on se parlait une heure tous les jours. Il était intelligent, poli, il mettait de l'ordre, il surveillait son petit carré. 48 ans, il est tombé raide" commente le sexagénaire à grosse voix grave, casquette et chemise à fleurs.
Christophe est enterré ce lundi 11 juillet à Lamotte-Beuvron dans le Loir-et-Cher. L'homme a la chemise à fleur va y aller. "J'amène tous les bons gars, tous ses amis".
"J'ai été un moment sans le voir, il m'a tapé sur l'épaule en me demandant comment tu vas ? Je l'aimais beaucoup !" termine la dame reprenant son récit au moment où elle a été interrompue.