Limoges : première au classement des grandes villes de Nouvelle-Aquitaine pour ses passoires énergétiques

Alors que depuis le 24 août, la loi Climat et Résilience interdit la hausse des loyers pour les logements énergivores, Limoges arrive en tête d’un classement des villes de Nouvelle-Aquitaine de plus de 50 000 habitants pour les passoires thermiques.

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Avec 40,84%, Limoges décroche la première place du Top 5 des villes de Nouvelle-Aquitaine de plus de 50 000 habitants disposant du plus fort ratio de passoires énergétiques, selon la start-up NamR.

Un classement contesté

Pour connaître la consommation en énergie d’un logement, il y a le DPE, le Diagnostic de Performance Energétique. Comme pour les appareils électro ménagers, ils sont notés : A, c’est l’excellence, pour les bâtiments neufs Basse Consommation qui consomment moins de 51 KW heure/m2 dans l’année. Les passoires énergétiques sont classées F et G.

Dominique Renaudie préside l’Observatoire de l’immobilier de la Haute Vienne, il connaît donc bien le marché, et s’étonne de cette place de Limoges dans ce classement « ce sont les logements collectifs construits dans les années 50 et 60 qui ont les plus mauvais DPE, mais pourquoi y en aurait-il davantage à Limoges qu’ailleurs ? »

 

Les contraintes

A Limoges, comme partout en France, la loi va encore se durcir pour faire la chasse aux propriétaires qui louent des logements mal isolés et donc énergivores.

Depuis le 24 août, interdiction leur est faite d’augmenter les loyers.

A partir du 1er janvier 2023, les logements classés G ne pourront plus être loués, sauf pour les baux en cours.

A partir du 1er janvier 2025, plus de location possible pour les logements classés G.

Cette interdiction s’étend aux logements classés F au 1er janvier 2028, puis aux logements classés E au 1er janvier 2034.

Ces interdictions auront-elles pour effet d’améliorer les performances énergétiques ? Le problème se pose pour ces logements collectifs construits dans les années 50 et 60.

Pour améliorer leur performance énergétique, il faut changer le mode de chauffage, souvent une chaudière au fuel, et isoler les murs. "Or, dans ces copropriétés, on se trouve souvent confrontés à des bailleurs, contraints par la loi et à des propriétaires qui occupent leur logement, et qui ne sont pas contraints par la loi ", du coup ces derniers s’opposent aux travaux lors des assemblées générales de copropriétaires.

 

Les travaux

Cependant, de plus en plus de propriétaires s’intéressent aux travaux d’amélioration énergétique de leur logement, qu’ils le louent ou qu’ils l’occupent. "L’an passé, nous avons eu 2500 consultations sur le sujet, explique Patrick Sapin, le directeur de l’ADIL 87, l’Agence Départementale d’Information sur le Logement, alors que les années précédents, il y en avait 500 ou 600."

Mais tous les propriétaires ne franchissent pas le cap des renseignements. Car ces travaux ont, bien sûr, un coût. Et même s’il existe des aides gouvernementales comme MaPrimeRénov’, certains propriétaires préfèrent vendre leur logement . "Nous avons de plus en plus de sollicitations de propriétaires qui nous demandent comment mettre fin à un bail pour mettre leur logement en vente, car ils ne veulent pas investir dans des travaux," ajoute Patrick Sapin, de l’ADIL.

Au-delà de Limoges, une étude parue il y a deux ans indiquait que les passoires thermiques représentent 25% des logements en Haute-Vienne, 32% en Corrèze et 44% en Creuse.

Des passoires thermiques qui vont se transformer en gouffre financier pour leurs occupants, alors que le prix des énergies s'envole. 

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