Limousin : on peut tous participer aux atlas de la faune sauvage afin de mieux la protéger

Plutôt que de compter les moutons durant ce confinement, réveillons-nous et comptons les petites et grosses bêtes qui peuplent notre environnement, cela permet de mieux les connaître pour mieux les protéger. Nul besoin d’aller bien loin pour cela.

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Avec les associations naturalistes du Limousin

Le GMHL (le Groupe Mammalogique et Herpétologique du Limousin), une association ayant pour vocation la connaissance et la protection des mammifères, des reptiles et des amphibiens. Mais également la LPO (la ligue de protection des oiseaux), la Société Entomologique du Limousin, la Société Limousine d’Odonatologie (qui s'intéresse à la famille des libellules), la Société Limousine d’Etude des Mollusques et enfin le Conservatoire des Espaces Naturels.

Des associations très actives qui oeuvrent pour l’étude et la protection de la faune. Elles ont choisi de regrouper leurs compétences pour créer un outil participatif essentiel.

Celui-ci se décline en deux versions, l’une pour ordinateur : le site www.faune-limousin.eu, l’autre sous forme d’application mobile à télécharger gratuitement sur son smartphone NaturaList.

Le principe est simple, chaque personne qui voit un animal durant sa promenade, son trajet, dans son jardin ou encore dans son grenier ou sa cave peut inscrire son observation sur le site internet ou l’application en y ajoutant, c’est un plus, une photo. Les traces d’animaux peuvent également être recensées.

L’idée est d’avoir une meilleure connaissance de la faune Limousine pour mieux la protéger.

Un animal aperçu décédé, sur le bord de la route par exemple, peut également être enregistré, c’est une donnée primordiale pour développer des plans de protection comme l’explique Gabriel Metegnier le directeur du GMHL : “Les données de mortalité sont extrêmement intéressantes pour de nombreuses espèces. Elles permettent de savoir s’il y a des points noirs, des zones dangereuses pour l’animal. Des loutres trouvées mortes sur le bord d’une route peuvent signifier que l’espèce ne parvient pas à circuler selon ses besoins en dehors de la route. Ces données vont nous permettre de réfléchir avec les collectivités à un moyen d’éviter cette mortalité.”

Certaines espèces font finalement rarement l’objet d’études fines quant à leur population. Ce peut être le cas du renard et du blaireau, deux espèces dites "nuisibles", donc chassables sans restrictions. “Les données d’observation d’individus vivants mais également morts sont extrêmement intéressantes. Elles vont nous permettre de savoir si cette population est suffisamment régulée par le trafic routier auquel cas dans certaines zones il peut ne pas être nécessaire d’ajouter à ces populations la pression supplémentaire de la chasse.” Explique Gabriel Metegnier.

Pas de panique si vous n’êtes pas un expert mais que vous souhaitez toutefois participer. Il vous sera (on l’espère) facile de différencier un écureuil d’un renard, une pie d’un héron cendré, en revanche cela peut être plus délicat pour certaines observations. Dans ce cas bien évidemment les observations enregistrées sur le site où l’application feront l’objet d’une vérification.

Lorsque nous ne serons plus soumis au confinement les associations naturalistes reprendront d’ailleurs le cours de leurs animations afin de vous faire progresser. Vous retrouverez leurs calendriers ici.

Une plateforme pour rassembler toutes les données de Nouvelle- Aquitaine

Toutes les données concernant les reptiles et les amphibiens dans un premier temps.

La grande région présente une biodiversité riche et variée. Elle est riche également de nombreuses associations naturalistes. C’est pourquoi, France Nature Environnement Nouvelle Aquitaine a choisi de réunir leurs observations sur une plateforme commune : le projet RANA. (Reptiles et Amphibiens de Nouvelle Aquitaine). 

Ce site restitue toutes les observations collectées par les associations, auxquelles vous pouvez donc participer. Il présente également toutes les espèces observables en Nouvelle-Aquitaine, des clés de détermination pour vous aider dans vos observations ainsi que les plans de protections actuellement en cours avec des exemples d’actions très concrètes.

Ra-na.fr recense également tous les outils et les liens vous permettant d’observer et d’enregistrer vos observations.

“La collecte d’observations des particuliers est primordiale. Parfois on nous dit qu’une espèce a disparu dans un endroit donné mais si aucun observateur ne nous fait remonter l’information nous ne pouvons pas le savoir, et nous ne pouvons donc pas mettre en place un processus de protection de cette espèce dans ce lieu précis.” Explique Matthieu Berroneau chargé d’étude à l’association Cistude Nature.

“Grâce aux observations nous sommes en train de lancer un projet de protection du lézard ocellé par exemple en Dordogne sur un site témoin, si cela fonctionne bien nous pourrons l’étendre à d’autres sites et notamment en Limousin.” Ajoute Matthieu Berroneau.

En ville aussi

Limoges Métropole vous invite également à participer à l’élaboration d’un atlas de la faune sur son territoire. Pour cela la communauté urbaine met à votre disposition des outils eux aussi entièrement gratuits. A retrouver sur le site internet de Limoges Métropole Appli Nature Sauvage.

La collectivité vous invite notamment à vous intéresser aux espèces dites “communes”, de l’écureuil roux au lézard des murailles en passant par le hérisson ou encore le papillon citron. Comme elles ne sont pas considérées comme rares ou fragiles elles ne font pas l’objet d’études précises sur ce territoire. Or sans études précises, impossible de savoir si elles sont toujours aussi courantes qu’on le croit. Impossible de mettre en place des dispositifs de protection si on ne sait pas qu’elles déclinent.

Par le biais de son site internet Limoges Métropole propose des cartes mises à jour régulièrement des observations de particuliers mais également une multitude d’informations sur ces petites bêtes que vous pouvez croiser dans votre jardin, en bas de votre immeuble ou au détour d’une promenade, ainsi que des conseils pour mieux les observer. Et bien sûr un lien pour enregistrer vos observations et participer à cette grande enquête.

À vous de jouer donc, dans le jardin, en bas de chez vous, dans un petit espace vert, en promenade, sur le chemin du travail ou de l’école lorsque cela sera à nouveau possible. Observez, notez, transmettez. Vous deviendrez ainsi de véritables acteurs de la protection de la biodiversité.

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