Vaste coup de filet dans le domaine des jeux illégaux : ce business illégal de machines à sous, dont le bénéfice est estimé à 1,5 million d'euros, a été révélé à la suite d'une enquête démarrée à Limoges. Les machines étaient installées en Haute-Vienne, Dordogne, Corrèze, Lot et Aveyron. Une adjointe de la mairie de Terrasson en Dordogne a démissionné, en lien avec cette affaire.
L'opération a été menée tôt le matin du mardi 26 septembre, avenue du général Leclerc à Limoges.
La Section de recherches de Limoges, le Service central des courses et jeux de la Direction Nationale de la Police Judiciaire et le Groupe interministériel de recherches sont intervenus pour mettre fin à ce qui est qualifié de "réseau structuré" d'installation de machines à sous illégales dans des bars de Nouvelle-Aquitaine et d'Occitanie.
Plus de 1,5 million d’euros de gains.
L'affaire commence début 2022 lorsque les enquêteurs de la section de recherche de Limoges découvrent la présence illégale de machines à sous dans un bar associatif de Limoges.
Après intervention, les enquêteurs confirment la présence de jeux de hasard "ainsi qu’un contrat pour la maintenance de ces appareils avec une société financière basée dans le Lot."
L'enquête se poursuit, supervisée par le Parquet de Limoges. Elle permet de mettre au jour l'existence d'un réseau organisé : le gérant de cette société est soupçonné d'implanter des machines à sous dans des bars PMU et des locaux associatifs communautaires sur plusieurs départements : Haute-Vienne, Dordogne, Corrèze, Lot et Aveyron.
Le montant des gains estimé est conséquent : il s'élèverait à plus d'un million et demi d'euros.
Des machines cachées dans des bornes internet
Le parquet de Bordeaux, qui se saisit de l'affaire en juin dernier, compte tenu de l'importance du dossier, précise dans un communiqué, que ces machines à sous étaient dissimulées dans des bornes internet, les joueurs introduisant de l’argent et pouvant gagner des cartes-cadeaux ou des espèces.
Selon les premiers éléments de l'enquête, les serveurs et les logiciels de jeux de hasard dédiés au fonctionnement des machines étaient produits et commercialisés par une société luxembourgeoise, spécialisée dans les jeux d’arcade, billards et flippers.
Une information judiciaire est alors ouverte des chefs d’importation, détention, mise à disposition et exploitation en bande organisée d’appareils de jeux de hasard, ainsi que des chefs de blanchiment et participation à une association de malfaiteurs.
Opération conjointe le 26 septembre
L'action coordonnée des trois services d'enquête impliqués dans l'affaire est décidée le mardi 26 septembre : 14 personnes mises en cause dans ce réseau de criminalité organisé sont interpellées.
Lors des perquisitions, dix-sept machines à sous ont été saisies, ainsi que quatre véhicules ont été saisis ainsi que d'importantes sommes d'argent (320 500 euros sur des comptes bancaires et 97.700 euros en numéraire)
À l'issue de leur garde à vue, trois d'entre eux ont été mis en examen des chefs d’importation, détention, mise à disposition, installation et exploitation en bande organisée d’appareils de jeux de hasard, et des chefs de blanchiment aggravé et participation à une association de malfaiteurs.
Ils ont été placés sous contrôle judiciaire.
Dans le même temps, le dirigeant de la société basée au Luxembourg a été entendu par les autorités judiciaires luxembourgeoises dans le cadre de la coopération internationale.
Une élue de Terrasson démissionne
Une élue du conseil municipal de Terrasson, en Dordogne, a décidé de démissionner après sa mise en cause, selon un communiqué de la mairie publié ce samedi 30 juin. Elle a décidé de solliciter le préfet pour accepter sa démission de son poste d'adjointe avec effet immédiat. "Même si la présomption d'innocence est de mise dans toute affaire judiciaire, l'action municipale ne peut être entachée par des affaires personnelles" indique le maire de la commune.
