Comme de nombreux établissements français, l'établissement est touché par un problème de surpopulation dans le quartier hommes. La structure vieillissante pose également problème. A noter la mise en place d'une instance de consultation des détenus qui a permis des avancées.
La surpopulation à la maison d'arrêt de Limoges n'est pas un problème nouveau. Si les quartiers femmes et mineurs sont relativement épargnés par cette problématique, la situation est plus délicate dans l'espace réservé aux hommes.
Dans ce quartier, qui possède un effectif théorique de 58 places, les détenus sont souvent bien plus nombreux. Il n'est pas rare d'atteindre un taux d'occupation de 150% et le cap des 170% a été dépassé de nombreuses fois, ce qui fait de Limoges l'un des établissements les plus peuplés du sud-ouest, avec la maison d'arrêt de Gradignan (33).
Si une augmentation des insultes et des tensions est remarquée au sein de cette structure, les faits graves de violence restent moins nombreux que dans d'autres établissements français selon le chef d'établissement. La structure étant petite, à échelle humaine (64 personnes y travaillent, pour une centaine de détenus) permettrait un meilleur dialogue selon la direction et les surveillants de détention interrogés qui multiplient les actions de prévention pour éviter les passages à l'acte.
Située en centre ville, la maison d'arrêt de Limoges a été construite en 1853 et mise en service en 1856. Une structure vieillissante qui pose de nombreux problèmes. Les emplois proposés sont, par exemple, très peu nombreux (une quinzaine début 2014) car les entreprises ne font pas appel à l'établissement en raison de l'emplacement de la maison d'arrêt et des conditions d'accès et de travail rendues difficile compte tenu de l'exiguïté des locaux.
Malgré ces nombreuses difficultés, des améliorations ont été apportées ces dernières années : des nombreuses activités sont proposées aux détenus, et un professeur de sport est arrivé dans la structure en 2013. Autre avancée, la mise en place depuis 2011 d'un organe de consultation qui donne la parole aux détenus et qui a permis de mettre en place de nombreuses actions pour améliorer le quotidien.
Reportage réalisé à Limoges (87).
Intervenants : Yvon Liaigre (chef d'établissement maison d'arrêt de Limoges) ; Hervé Boespflug (1er surveillant de détention Membre du bureau FO)