Manque d'enseignants remplaçants : dans une école de Limoges, des enfants retournent à la maison

Ce lundi 13 mars 2023, à l’école Montjovis de Limoges, plusieurs enseignants sont absents et non remplacés. Résultat : 5 instituteurs au lieu de 9 d’ordinaire doivent gérer plus de 200 élèves.

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Surprise ce lundi matin pour un père de famille. En arrivant devant l’école primaire Montjovis, il voit un parent rebrousser chemin avec son enfant. Il apprend alors qu’il manque 4 instituteurs dont celui de son fils. Seul 1 enseignant est remplacé ce matin. Les élèves devront donc être répartis dans les autres classes. Au lieu de 9 instituteurs, ils seront 5 aujourd’hui pour 200 enfants. Il décide alors de faire demi-tour et de garder son fils à la maison.

"On se retrouve un peu comme pendant le Covid"

"J'ai la chance de pouvoir être en télétravail" raconte-t-il. Mais "ça veut dire qu’il faut l’accompagner, le gérer toute la journée. On se retrouve un peu comme pendant le Covid". Ce père de famille déplore de ne pas l’avoir su plus tôt. Il ne sait pas non plus comment la situation évoluera dans les jours à venir.

Il précise cependant : "Ce n’est jamais arrivé, en général, on est prévenu", Comme son fils, une dizaine d’enfants feront école à la maison aujourd’hui. Un phénomène rare selon la directrice qui explique ne pas avoir été confrontée à une situation pareille depuis la rentrée de septembre.

"On est une école où les enseignants sont très peu absents" ajoute-t-elle. Là, nous n’avons pas pu anticiper, car trois des quatre absences sont des arrêts maladie. Il y a moins d’encadrants, mais l’école reste ouverte, la cantine et les études aussi. Les remplacements, c’est toujours à flux tendu, déclare-t-elle, c’est toujours ça notre problème. On regrette toujours de ne pas avoir de remplaçants."

 

Manque de remplaçants : "un problème systémique"  

Ce lundi, sur plus de 1 700 enseignants en Haute-Vienne, 43 ne sont pas remplacés, explique Jean-Marc Gauthier, adjoint à l’inspectrice académique, chargé du premier degré.

Un chiffre très important selon des responsables syndicaux. "Déjà après les vacances de février, il y avait entre 15 et 20 instituteurs non remplacés", rapporte Anabel Roy, secrétaire départementale de l'UNSA. "Les enseignants se retrouvent avec des classes surchargées, parfois à plus de 35 élèves. Une situation qui les empêche de mener à bien le programme scolaire".

 

Jean-Marc Gauthier le reconnait. "Il y a beaucoup de malades en ce moment. Plus 20 enseignants en formation pendant deux semaines qui sont eux remplacés d’office. Je ne vais pas vous dire qu’il y a suffisamment de remplaçant ou pas. Il y a des périodes où c’est suffisant et d’autres où c’est insuffisant. Depuis le 1er mars, on compte 220 journées de classe non remplacées. Au regard du nombre de 11 601 journées de classe en Haute-Vienne, cela représente moins de 2%." 

Des arguments qui font bondir Annabel Roy. "C’est une catastrophe de dire qu’on n’est pas fichu d’assurer le remplacement de collègues malades parce qu’il y a une formation d’enseignants !"

Fabrice Prémaud ajoute : "Il faudrait un volet de remplaçants dédiés à la formation continue. Il faudrait 170 remplaçants au lieu de 138."  

 

En Haute-Vienne, 138 enseignants sont affectés au remplacement. C’est 14 de plus qu’en 2017-2018 où ils étaient 124. Insuffisant pourtant selon les délégués syndicaux au regard des 20 classes supplémentaires (1269 en 2018, 1289 en 2023). De plus, "la moitié des remplaçants sont déjà pourvus sur les arrêts longue durée" explique Fabrice Prémaud.

 

Jean-Marc Gauthier, lui, explique qu’il pourrait mobiliser 10 contractuels supplémentaires pour le remplacement sauf que personne ne répond à l’appel. "C’est un problème systémique", lance Fabrice.

"Notre administration locale fait ce qu’elle peut avec ce qu’elle a. Ce sont les dotations ministérielles qui cassent tout. Cela montre la dégradation de la carte scolaire."

Anabel ROY, secrétaire départementale de l'UNSA.

 En décembre, l’UNSA a écrit au Ministère pour alerter sur le manque de moyens sur le terrain.

Mardi 14 mars, les trois organisations syndicales rencontreront l’inspectrice académique pour faire un état des lieux de cette situation.

 

 

 

 

 

 

 

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