A Limoges, les associations caritatives se relaient chaque jour, toute l'année, le soir pour aider les plus démunis. Certains bénéficiaires vivent dans la rue, d'autres ont un logement, ou sont hébergés par des proches, mais ils ont trop peu de revenus pour assurer le quotidien.
De la nourriture, de quoi assurer un repas. Mais pas de café, ni de soupe, ces boissons chaudes habituellement partagées, les consignes sanitaires l'interdisent pour le moment."Là l’hiver va arriver, il y aura le froid, on sera bien contents d’avoir quelque chose de chaud. De la soupe, un café, du thé, c’est ça qui manque." Déplore un bénéficiaire.
Autre difficulté : le masque. Il cache les sourires. Alors pour créer un lien, les bénévoles s'adaptent. Cassandra, bénévole au Secours Catholique, discute avec tout le monde, elle porte évidemment un masque mais son regard, empli de bienveillance, irradie : "C’est naturel, je suis quelqu’un comme ça en temps normal, j’aime le contact humain, j’aime discuter avec les personnes et prendre soin des gens, c’est ma façon de me sentir utile, envers les bénéficiaires en tout cas."
Dès le premier confinement, le nombre de bénéficiaires à attendre la maraude chaque soir a doublé. Cette mère de famille a vu ses projets professionnels s'envoler, depuis, elle a besoin d'aide : "Depuis quelques temps ça devient plus dur, j’ai l’impression que la vie devient plus chère, que ça devient plus compliqué pour les achats des enfants, pour tout un tas de choses, et du coup le budget en prend un coup malheureusement."
La plupart de ces bénéficiaires a un logement, souvent précaire, ou sont hébergés chez des proches. Pour ceux qui n'ont aucune solution, Aurore Bardet la chef d'équipe appelle le 115. Nous l'interrogeons alors qu'elle vient de tenter de trouver un logement pour la nuit à un jeune homme. En vain, toutes les places sont prises. "On ne rentre pas indemne d’une maraude, surtout quand c’est comme ça, on aimerait trouver des solutions pour tout le monde, on sait que ce n’est pas possible. Voir des familles à la rues… pour nous on n’a pas réussi notre mission entre guillemet, que tout le monde ait un toit, nous c’est ce qu’on aimerait."
Sans colère, presque fataliste, le jeune homme de 25 ans prend la couverture. Cette nuit, il dormira dans la rue.
Les différentes associations caritatives de Limoges se relaient au quotidien pour assurer chaque soir une maraude dans les rues de la ville. Ces associations ont en ce moment besoin de chaussettes, de gants et de bonnets, afin de les distribuer à leurs bénéficiaires.
