Après une carrière de plus de vingt ans dans le sport de haut-niveau, la capitaine de l'équipe de France de waterpolo a rangé le bonnet à l'issue des JO : la Limougeaude Louise Guillet qui participera à la parade des athlètes sur les Champs Élysées ce samedi 14 septembre, se tourne désormais vers une nouvelle vie : elle vient d'intégrer l'entreprise familiale dans le secteur du bâtiment.
Il est un peu plus de 17 heures quand Louise Guillet entre dans une grande maison des quartiers cossus de Limoges. À l’intérieur, l’odeur de peinture fraîche ne trompe pas : les employés de l’entreprise Guillet Peintures ont travaillé toute la journée. La jeune femme demande si le chantier se passe bien et s’enquiert des produits manquants pour le lendemain. La routine… Quoique...
Il y a encore quelques semaines, Louise Guillet était loin des pinceaux et autres pots de peinture puisqu’elle nageait dans un bassin olympique. Elle œuvrait alors en tant que capitaine de l’équipe de France de waterpolo, équipe qui participait, comme elle, aux premières olympiades de son histoire. Pour Louise, l’épopée olympique marquait le point d’orgue de sa carrière internationale de poloïste, une carrière longue de plus de vingt ans. Alors, quand elle se remémore les JO, Louise Guillet est encore émue.
J’en ai pris plein les yeux !
Louise Guillet280 sélections en équipe de France de waterpolo
"Ça me donne encore des frissons..."
Avec ses coéquipières, celle qui joue au poste demi-gauche, a remporté une victoire historique contre l’Italie. Mais la France a perdu les autres matches de la phase de groupe et n’a donc pas pu accéder aux quarts-de-finale. Mais Louise Guillet retient avant tout une aventure fabuleuse dont elle rêvait depuis toute petite : "Quand j’arrive au Village (olympique, NDLR), ou à la cérémonie d’ouverture, de voir autant de stars au mètre carré… C’est un grand moment, extraordinaire. Même quand j’en parle, là, ça me donne encore des frissons... C’était grandiose !", raconte la Limougeaude. Il faut dire que Louise Guillet a longtemps attendu ce moment, elle, qui a honoré sa première cape en équipe de France de waterpolo en 2003. Jusqu’à août dernier, elle a cumulé plus de 280 sélections. À 38 ans, Louise Guillet a désormais derrière elle l’un des plus beaux parcours de waterpolo féminin du pays : elle a notamment été la première Française à signer un contrat professionnel et à jouer dans les meilleurs championnats européens : en Italie, en Espagne, en Grèce. Lors de ces trois dernières années, la shooteuse était pensionnaire de l’INSEP. À Paris, elle a ainsi pu préparer sa reconversion.
La 10ᵉ génération
Car depuis quelques jours, Louise Guillet relève un nouveau défi : celui d’intégrer la société familiale, vieille de presque 300 ans. Fondée en 1750, l’entreprise Guillet Peintures est implantée au sud de Limoges, compte une trentaine de salariés et cela fait neuf générations qu’elle passe de père en fils. Alors aujourd’hui, Charles, le père de Louise, commence à préparer et à former sa fille à une reprise de l’entreprise. Si le patron sait que cela prendra du temps, il reconnaît que l’expérience professionnelle de la jeune femme dans le sport de haut niveau est un atout, car, entre les deux milieux, il existe des analogies.
Dans le monde du business, il faut se battre, rebondir sur les échecs et puis avoir des réussites.
Charles GuilletChef d'entreprise et père de Louise
"Et puis, Louise a fait un sport collectif et l’entreprise, c'est un partage, c’est une relation avec tout le monde. Donc ça, ça va l’aider", ajoute Charles Guillet pour poursuivre le parallèle. Sa fille abonde : "Le haut niveau, c’est des sacrifices de partout : on ne compte pas ses heures, on n’a pas de jours fériés, etc. C’est la même chose dans une entreprise si on veut qu’elle marche. Ici, je ne vais pas compter mes jours et mes heures, mais après, j'aurai mes soirées que je n’avais pas en faisant du waterpolo", sourit la jeune femme.
Avoir une vie sociale, profiter de ses soirées et de ses week-ends : Louise Guillet compte bien profiter de sa nouvelle vie, aussi en dehors du travail. Pour le plaisir, elle s’est mise au tennis et ne compte pas remettre les pieds dans une piscine, en tout cas pour le moment… Avec son énergie et son sens du collectif, l’ex-capitaine des Bleues est fin prête à se lancer dans une nouvelle vie, armée de souvenirs hors du commun.