Des dizaines d'enseignants et d'élèves du lycée Raoul Dautry se sont mobilisées, ce jeudi matin, devant leur établissement pour dénoncer la baisse des moyens prévue pour les filières générales et technologiques la rentrée prochaine. Les organisations syndicales demandent à s'entretenir avec la rectrice.
146 heures de cours en moins. La pilule a du mal à passer depuis l'annonce faite avant les vacances scolaires. C'est pour cette raison qu'enseignants et élèves se sont mobilisés, ce jeudi matin, devant les grilles du lycée Raoul Dautry, dénonçant de concert la baisse de la dotation horaire globale prévue pour la rentrée de septembre 2024. "C’est le nombre d’heures que le rectorat nous donne pour pouvoir enseigner l’année prochaine", explique Cécile Dupuis, enseignante en mathématiques et secrétaire départementale du SNES-FSU.
"Les classes restantes seront à plus de trente"
Concrètement, cela signifie, selon ces derniers, deux classes supprimées en Première et Terminale. Les enseignants craignent de se retrouver devant des classes surchargées. "Ça veut dire que les classes restantes seront à plus de trente, voire trente-cinq élèves, avec des heures dédoublées (en effectifs réduits) qui disparaissent, des heures de travaux pratiques réduites aussi", détaille Cécile Dupuis.
L'incompréhension règne, d'autant plus que dans ses prévisions, le rectorat a décompté quarante et un élèves, dont vingt-quatre entre la Seconde et la Première. "Certes, on a toujours quelques départs d’élèves qui veulent suivre une autre filière que celles proposées à Dautry, mais vingt-quatre ça nous paraît énorme", s'interroge la représentante syndicale.
Le lycée Raoul Dautry compte 1300 élèves et étudiants, dont 900 en lycée général et technologique. Beaucoup viennent de milieux populaires, d'où cette impression d'être "maltraités" par le rectorat : "Nos élèves sont issus de catégories socioprofessionnelles qui ne sont pas les plus favorisées, donc on estime qu’on doit avoir des moyens pour faire réussir ces élèves-là.”
Conditions de vie dégradées
À ces revendications s'ajoutent les conditions de vie dégradées au sein de l'établissement depuis des mois. "On a internat délabré, avec des moisissures à moins d'un mètre du lit des élèves" déplore Enzo Fontan, représentant lycéen. "On a un gymnase avec une salle de musculation condamnée, toujours à cause de moisissures." poursuit l'élève de Terminale.
Les organisations syndicales ont fait parvenir un courrier à la rectrice ce lundi, demandant une réunion en urgence pour tenter d'avoir des explications. Un courrier pour l'instant resté sans réponse.
Jointe par téléphone, la direction de l’établissement n’a pas souhaité s'exprimer.