L'avocat de l'agent limougeaud de la mutuelle générale de la Police, qui aurait mis en ligne de données personnelles de 112 000 policiers est formel : son client n'a pas agi par vengeance, ni par malveillance. Une version qui contraste avec les informations révélée par RTL ce 27 juin 2016.
L'information divulguée par RTL de ce lundi 27 juin 2016, a été confirmée : ce sont des données personnelles de 112 000 policiers qui ont été mises en ligne sur internet.
Ces données (adresses, coordonnées et numéros de téléphone) appartiennent aux 112.000 adhérents de la mutuelle générale de la police, des policiers actifs ou retraités et leurs proches selon une source policière interrogée par l'AFP.
Tout serait parti de l'agence de la Mutuelle générale de la Police de Limoges. C'est un agent qui aurait mis en ligne ces données.
L'avocat de l'agent a accordé une interview à l'une de nos équipes. Il livre la version des faits de son client. Ayant découvert qu'il avait accès à l'ensemble des données des adhérents de la mutuelle générale de la Police en France, l'agent de Limoges a filmé les fichiers sur son ordinateur et adressé le fichier vidéo à sa supérieure hiérarchique qui était en arrêt-maladie. L'affaire s'arrêterait là.
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"C'est une montagne qui va accoucher d'une souris. Il n'y a pas eu acte de malveillance et les données n'ont pas été accessibles par le plus grand nombre", mâitre Richard Doudet.
L'autre version
Une version qui contraste avec les éléments révélés par RTL et qui ont motivé la plainte déposée par la présidente de la Mutuelle générale de la Police à Toulouse. Une enquête pour "détournement de données sensibles" a été ouverte le 23 juin. Selon les premiers éléments de l'enquête, l'employé de Limoges travaillant pour la mutuelle, a procédé à la copie de ces données avant de les mettre en ligne sur un fichier Google non sécurisé, protégé par un mot de passe. L'employé a été convoqué par la direction de la mutuelle, alors qu'il avait engagé une procédure contre son employeur aux prud'hommes pour le non-versement d'une prime.Un climat actuel tendu
"Un incident inacceptable", a déclaré lundi à l'AFP le directeur général de la police nationale, Jean-Marc Falcone. "L'enquête judiciaire en cours permettra de déterminer les conséquences éventuelles de cette manipulation informatique et les responsabilités". "Je demande à l'ensemble des institutions et organismes ayant en charge la gestion de données personnelles d'agents de la police nationale de prendre toutes les mesures de sécurité nécessaires", a-t-il ajouté.Cette affaire relance la protection des données personnelles des policiers après le double assassinat d'un policier et de sa compagne le 13 juin à leur domicile à Magnanville (Yvelines) par un jihadiste se revendiquant de l'organisation Etat islamique (EI). Quatre jours plus tard, le président de la République François Hollande avait promis des mesures pour "garantir l'anonymat" des policiers en dehors de leur service et "donc leur protection".