Le rapport des experts climat de l'ONU (Giec) publié lundi 28 février 2022 est encore un constat sans appel sur les impacts catastrophiques du changement climatique. Réaction de Nicolas Picard, porte-parole à Limoges de l'association "la fresque du climat" dans le 12/13 de France 3 Limousin.
Les conséquences dévastatrices du changement climatique, longtemps vu comme un point à l'horizon, sont devenues une réalité maintenant aux quatre coins de la planète, avec 3,3 à 3,6 milliards de personnes d'ores et déjà "très vulnérables", soit près de la moitié de l'humanité indique notamment le deuxième volet du rapport du Giec, publié le 28 février.
Le premier volet du rapport du Giec sur la physique du climat en août dernier avait estimé qu'il serait possible, en cas de dépassement probable de +1,5°C, objectif le plus ambitieux de l'accord de Paris, de revenir ensuite sous ce seuil d'ici à la fin du siècle.
Mais ce dépassement même temporaire, que les climatologues appellent "overshoot",
n'irait pas sans répercussions. Tout dépassement de +1,5° "entraînerait des impacts irréversibles" sur des écosystèmes capitaux comme les récifs coralliens, les glaciers de montagne et les calottes glaciaires.
Nicolas Picard, vous êtes ingénieur et docteur en physique, porte-parole à Limoges du mouvement "la fresque du climat", quel est votre message après ce nouveau rapport encore alarmant ?
Il faut se déconstruire. Avoir tous l'humilité d'apprendre les enjeux du changement climatique. On a toujours -dans la société- des connaissances confuses sur ce thème. L'Ademe le dit aussi. On comprend qu'il y a un problème mais on identifie mal les causes.
Que proposez-vous avec votre association ?
A la "fresque du climat", on essaie d'agencer via un atelier d'intelligence collective, les causes, les conséquences et les mécanismes du changement climatique. On aboutit par exemple à comprendre ce qu'est l'effet de serre, les impacts sur les écosystèmes et les sociétés humaines. On a un outil pour le grand public aussi bien que pour les collectivités et les entreprises. On organise tous les premiers samedis du mois un atelier dans les BFM de Limoges. Le prochain est à Beaubreuil.
Peu de candidats à la présidentielle s'emparent du sujet climatique. Pourquoi à votre avis ?
C'est tout l'enjeu. Tant que l'on arrivera pas à "cranter" dans la population que ces éléments sont majeurs et vont occasionner avec une probabilité certaine des impacts sur leur vie, il va être difficile d'avoir la même chose dans la représentation politique. Il faut continuer de sensibiliser.