Une intersyndicale de la Région Nouvelle Aquitaine signe un tract pour alerter sur leurs craintes quant au déménagement de leurs locaux. La région dit que rien n’est acté pour l’instant, et que la raison de ce changement est motivée par les coûts d’entretien de bâtiments qui ne sont plus aux normes. Un préavis de grève a été déposé.
Que va-t-il advenir de l'immeuble du conseil régional à Limoges où travaillent actuellement 93 agents, pas loin de l'ancien hôtel de région ? La collectivité souhaite s’en séparer et envisage de les transférer dans les locaux de l’ex hôtel de région, où se trouvent déjà quatre cents agents. Une décision incompréhensible pour l’intersyndicale, alors que les effectifs augmentent à cause des transferts de compétence. Un préavis de grève a été déposé à compter de ce mardi.
« On nous a parlé de compactage du personnel de l’hôtel de région. Et ce projet de compactage ne plaît évidemment pas aux agents de Limoges, ni des autres sites puisque le site de Limoges est le premier à subir cette opération de compactage. On y voit une dégradation probable des conditions de travail à la Région », s'inquiète Guillaume Fontaine, délégué CGT Région Nouvelle-Aquitaine (site de Limoges).
Selon la direction régionale aucune décision n’est encore prise, et les échanges se poursuivent avec les salariés. Ce projet répond à une volonté de faire des économies mais aussi à une évolution de l’organisation du temps de travail.
« Il ne s’agit pas d’entasser nos agents. On est en train de réorganiser nos espaces. Le travail à la Région aujourd’hui n’est pas le même. Aujourd’hui, on a à peu près 75% de nos agents qui font du télétravail. Je ne vous parle là que du site de Limoges. On va regarder comment service par service comment peuvent être réorganisés les espaces, les bureaux, en tenant compte des jours de présence des effectifs et du télétravail. On se dirige simplement vers une rationalisation de nos espaces », tranche Sandrine Derville, vice-présidente de la Région Nouvelle-Aquitaine en charge de l'administration (PS).
Des raisons de coût d'entretien ?
« Conserver des bâtiments en grande partie vides, ça a un coût, parce que ces bâtiments nécessitent d’être chauffés, entretenus, parfois ils nécessitent du travail de mise aux normes assez lourd. C’est le cas du bâtiment G. Il s’agit d’un bâtiment où si on veut à terme, y maintenir des agents, il faudrait y faire des travaux, pour des sommes bien trop conséquentes pour nous, avec un rendu qui n’est absolument pas garanti. On n’est pas du tout sûr de pouvoir faire certains travaux, parce qu’il y a un certain nombre de contraintes liées à la configuration du bâtiment, qui font qu’on ne peut pas complètement l’isoler sur le plan phonique, sur le plan thermique, en tous cas pas de façon optimale », détaille l'élue en charge de l'administration.
L’intersyndicale dénonce aussi des pertes de poste, dans certains lycées entraînant une dégradation des services.
« Dans les lycées du Limousin, dénoncent les syndicats, l’application du nouvel outil de dotation entraîne des pertes de postes d’agents techniques chargés de l’accueil, de la restauration, de l’entretien et de la maintenance : moins 6 postes au lycée Valadon à Limoges, mois 8 au lycée Renoir à Limoges, moins deux à Saint Exupéry qui était en grève jeudi dernier. 17 postes sont d’ores et déjà perdus en Limousin, et il est à craindre que des dizaines d’autres soient perdus dans les années à venir », alertent les syndicats dans un tract.*
Pas si simple, répond la région qui affirme que les effectifs sont stables, et qu’un rééquilibrage entre établissement était nécessaire.
« Il y a certains lycées qui sont « sur-dotés », et on a convenu à terme de corriger cela en supprimant progressivement un certain nombre de postes. Mais il se traduit aussi, et c’est sera le cas dans l’académie de Limoges, par l’augmentation de certaines dotations pour certains lycées. Globalement, notre action ne s’appuie pas que sur des suppressions de postes, l’objectif étant de redéployer certains postes et de rester à la stabilité des effectifs », insiste Sandrine Derville, vice-présidente de la Région Nouvelle-Aquitaine en charge de l'administration (PS).
Pas sûr que cela convainque l’intersyndicale qui dépose un préavis de grève.