De passage à Limoges à l'occasion de ses voeux, le président de la région Nouvelle-Aquitaine Alain Rousset, a annoncé le déplocage du dossier de la RN 147, entre Limoges et Poitiers.
Alain Rousset n’est pas le Père Noël. Mais en se rendant à Limoges ce mercredi 8 janvier 2020, pour présenter ses vœux en début d’après-midi aux agents de la Région, le Président de la Nouvelle-Aquitaine n’est pas venu les mains vides.
Le temps d’un déjeuner avec ses collègues de la Communauté urbaine et du département de la Haute-Vienne, Alain Rousset a plié le dossier de RN 147.
Le financement est assuré, affirme-t-il à France 3 Limousin à l’issue de cette rencontre.
La preuve : la Région fera l’avance à l’Etat de sa part de crédits (15 millions 500 000 euros).
Le reste (15,5 millions d’euros également) étant à la charge de la Région, du Département de la Haute-Vienne et de la Communauté Urbaine de Limoges, à part égale.
Soit 31 millions d’euros pour compléter le financement de la sortie nord de Limoges dont le coût total avoisine les 92 millions d’euros, selon le chiffrage établi par la DREAL.
Quant au créneau de dépassement au sud de Bellac, l’estimation initiale était de 12 millions d’euros, selon les calculs présentés dans le dernier CPER (le contrat de plan Etat Région) avec 4,5 millions pour l’Etat, 1,5 millions pour la Région et 6 millions pour le Département).
Cependant, aujourd’hui, les financeurs se retrouvent face à un dépassement de 2 millions d’euros que la Région et le Département seront les seuls à supporter, à hauteur de 75% pour la Nouvelle-Aquitaine et 25% pour la Haute-Vienne.
Dans ces conditions, estimant que le dossier est débloqué, Alain Rousset souhaite que l’Etat lance la DUP (Déclaration d’Utilité Publique) dans les meilleurs délais pour commencer les travaux au plus vite.
Cette prise de position de la Région, chef de file de l’aménagement du territoire, n’est pas, pour autant, une mise sur la touche du projet d’autoroute entre Limoges et Poitiers soutenu bec et ongles par Jean-Baptiste Djebarri, le secrétaire d’Etat aux transports.
Prudent, Alain Rousset ne ferme aucune porte sur ce dossier, véritable serpent de mer pour les habitants de la Haute-Vienne.
Tout ça, précise-t-il, pourra être inscrit dans une future autoroute, comme on l’a fait sur Bordeaux-Pau. Mais, le problème c’est que si on ne commence pas (…), si on ne démontre pas non seulement la volonté de faire mais aussi notre capacité à relever le défi », cela signifiera que les collectivités locales auront échoué à désenclaver Limoges qui souffre d’un manque « d’attractivité » et de « vitalité ». Et d’ajouter que « nous prenons ce dossier à bras le corps. La liaison Poitiers Limoges » doit impérieusement, impérativement, rapidement, être débloquée.
Cette analyse est, bien évidemment, partagée par Jean-Claude Leblois, le Président du Conseil départemental de la Haute-Vienne qui souligne que « l’Etat doit prendre en compte les efforts des collectivités territoriales pour faire avancer le dossier ».