C’est un métier difficile, contraignant et souvent peu rémunérateur et pourtant, des jeunes font le choix aujourd’hui de devenir agriculteurs. Une passion, une vocation, même s'ils ne sont pas tous issus de familles paysannes. Dans ce numéro de NoA sur Terre, Emmanuel Braud part à la rencontre d’un couple, éleveur de brebis. L’occasion de parler formation, diversification et investissements.
Julien s’est installé comme éleveur ovin à Berneuil, en Haute-Vienne, en janvier 2024. Issu d'une famille non agricole (un père boulanger et une mère secrétaire médicale), il a cependant grandi avec la ferme de ses grands-parents comme toile de fond : "J’y passais tous mes week-ends et mes vacances quand j’étais petit".
Après des études spécialisées en élevage, il a repris une exploitation de 70 hectares et un troupeau de 500 brebis Suffolk croisées Charolais. Son quotidien est émaillé de défis, mais il ne se laisse pas abattre.
De toute façon, dans n'importe quel métier, on n'est jamais sûr de rien. Mais c'est une passion avant tout.
Julien SureanÉleveur de brebis à Berneuil (Haute-Vienne)
Des débuts marqués par des sacrifices
Avant de s’installer, Julien exerçait déjà comme tondeur de moutons, une activité qu’il continue aujourd’hui. "J'aime vraiment ça et tant que mon corps le permet, je veux continuer à aller tondre chez les voisins", dit-il. Cette activité lui procure un complément de revenus indispensable, car, comme il le souligne, "au début, c’est compliqué de se payer."
Pour Julien, l’installation a nécessité d’importants investissements. Entre l’achat des terres, des bâtiments et du cheptel, le jeune agriculteur a dû emprunter. "On a investi 80 000 € dans le matériel : le tracteur, tous les outils de fenaison, notre enrubannage, notre paille et de quoi semer des prairies ou semer des céréales", détaille Julien. Le jeune éleveur espère équilibrer son exploitation dans quelques années.
Un avenir entre passion et innovation
Lucie, compagne de Julien, envisage de rejoindre officiellement l’exploitation. "Pour l'instant, la ferme est trop petite pour faire vivre deux personnes, il faudrait augmenter les terres et le cheptel, c'est prévu…", explique Lucie.
Ensemble, ils misent aussi sur les nouvelles technologies pour optimiser leur travail. Les outils connectés permettent, par exemple, de suivre les performances des brebis en temps réel. "Avec un logiciel connecté en Bluetooth aux puces électroniques des brebis, on peut accumuler des données précieuses pour mieux gérer l’élevage", explique-t-elle en pesant les brebis prêtes à être vendues.
Malgré les incertitudes, ces jeunes agriculteurs gardent foi en leur avenir.
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