Sofiane Pamart, tête d'affiche de 1001 Notes pour conquérir un nouveau public

Chilly Gonzales, Tim Dup, Sofiane Pamart, Juliette Armanet, pour cette édition 2022, le festival 1001 Notes ouvre le classique à des artistes plus populaires avec une ambition en tête : attirer un nouveau public.

Désacraliser la musique classique, la rendre plus abordable, c’est le souhait d’Albin de la Tour, le directeur du festival 1001 Notes. Pour mener à bien son ambition, cette année il a choisi la patinoire de Limoges comme salle de concert. Un lieu insolite où aucun artiste n’a déjà joué. Un lieu où "on écoute la musique de manière plus détendue" explique Albin. "Si vous aviez à choisir entre écouter un concert à l’Opéra ou à la patinoire, qu’est-ce que vous diriez ? Moi, je réponds sans hésiter la patinoire !"

En plus de l’endroit, pour conquérir un nouveau public le festival accueille une programmation plus populaire.

Une programmation populaire

Dimanche 24 juillet 2022, le canadien mondialement connu Chilly Gonzales a fait fondre la glace de la patinoire de Limoges.

Ce mardi soir, c’était au tour du pianiste libanais Bachar Mar-Khalifé de bluffer le public et son directeur qui confie que "c'est un de ses plus beaux concerts".

Connu pour ses compositions mêlant le piano et l’électro notamment avec son tube Lemon, il se produit sur des scènes variés, de jazz, d’électro, de rock, de classique. L’artiste est inclassable et colle à l’idée que défend le festival.

On est dans une époque où il faut arrêter avec les labellisations et se libérer de tout ça. Il ne faut pas avoir peur de ne pas avoir de nom sur telle ou telle musique. Tous les qualificatifs me vont et c’est tant mieux.

Bachar Mar-Khalifé, pianiste

Sofiane Pamart, le roi du piano

Après Bachar Mar-Khalifé, le roi du piano, comme il se fait appeler, était attendu par le public limougeaud. Il s’agit de Sofiane Pamart.

J’adore un manga qui s'appelle "One piece". Dedans le héros veut se faire appeler le roi des pirates et parce qu'il se le dit, il devient de plus en plus fort, il trouve de plus en plus de trésors. Je me suis dit que j’étais capable de faire pareil avec mon piano. Moi de là où je viens, c’était impossible que j’ai la carrière que j’ai aujourd’hui. Me dire "je suis le roi du piano", c’est quelque chose qui me tire vers le haut et ça m’aide à enfoncer les obstacles qui ne sont normalement pas évident à détruire.

Sofiane Pamart, pianiste.

Visiblement, cela marche. A 32 ans, il est le pianiste le plus streamé au monde. Petit-fils de mineur, rien ne le prédestinait à devenir un virtuose. Né près de Lille, il a suivi une formation classique au conservatoire où il en est sorti premier. Puis, il débute sa carrière en accompagnant les grands rappeurs français comme Kerry James ou encore Scylla.

Depuis un an, l’artiste joue seul avec son piano pour présenter les compositions de ses deux albums Planet Gold et Letter. La mise en scène de son show est précise, codée et presque spectaculaire. Sur scène, au-dessus de lui, il y a un immense visage, le sien. A son piano, Sofiane porte un kimono, de grandes lunettes noires, des bagues, son image s’inspire de la culture hip hop. Et cela marche "je suis agréablement surpris de voir quelqu’un de jeune qui porte des chaînes, des chemises amples sur scène avec un piano entre les mains" raconte un jeune qui a découvert Sofiane Pamart par la musique urbaine.

Entretien exclusif avec Sofiane Pamart 

 

Mission accomplie pour 1001 Notes

Ce mardi, 1001 Notes a vu arriver un nouveau public, des jeunes, des familles, des enfants... Mission réussie pour le festival.

Le milieu de la musique classique est élitiste. C’est surtout l‘interprétation d’auteurs anciens qui est demandé mais si on veut que cette musique parle, il faut qu’elle soit actuelle et que les musiciens puissent jouer la musique d’aujourd’hui, de compositeurs vivants. Je veux désacraliser la musique classique, faire en sorte qu’elle soit gaie et que ça procure de l’émotion.

Albin De la Tour, directeur du festival 1001 Notes

Laure Armanet, bénévole du festival et maman de Juliette Armanet ajoute : "On ne peut pas se contenter d’un public qui a 65 ans, le classique doit pouvoir parler à tout le monde et il a des ramifications partout. On entend du Ravel, du Chopin, du Mozart… dans le rap, dans le jazz… et tout le monde s’en inspire comme Sofiane Pamart. Le classique, c’est pas un truc de spécialistes, c’est quelque chose qui doit irradier partout. Même si c’est parfois édulcoré."

Plus de jeunes étaient présents ce 26 juillet, la plupart issue de la culture rap, souvent loin du classique. Grâce à ses artistes plus populaires, la jauge était quasi complète. Près de 1000 personnes sur 1200.

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