Le bâtonnier de l’ordre des avocats de Limoges a dû licencier cette semaine le secrétaire général de l’ordre pour fautes lourdes. Il lui est reproché des malversations financières au détriment de l'ensemble des avocats du barreau.
Les montants détournés s'élèveraient à plusieurs dizaines de milliers d'euros sur l'ensemble de l'année 2022, mais des vérifications sont en cours pour savoir s'il y a des détournements antérieurs ou postérieurs à cette période. Il ne s'agit en aucun cas de fonds de clients. Les malversations seraient des détournements de fonds financiers sur le budget de fonctionnement de l'ordre. Ce sont les cotisations des avocats qui alimentent ce budget de l'ordre.
Selon nos informations, l'ancien secrétaire général se serait dénoncé, car vivant très mal la spirale dans laquelle il se serait enfermé, une spirale qui serait liée à une souffrance au travail non reconnue et à des difficultés personnelles.
Convoqué par le Bâtonnier Richard Doudet en entretien préalable, il a fait ensuite l'objet d'un licenciement pour fautes lourdes. Pour le bâtonnier de l'ordre, entré en exercice le 1er janvier 2023, et que nous avons contacté, c'est la création d'une commission "frais ordinaux" avec la nomination de 7 avocats pour examiner les frais de fonctionnement de l'Ordre, qui aurait mis une pression supplémentaire auprès de l'ancien secrétaire général, des questionnements restant sans réponse.
Cette commission a été créée à la suite d'une réflexion globale sur l'augmentation permanente des cotisations des avocats au budget de fonctionnement, cotisations jugées par beaucoup particulièrement élevées et contraignantes, puisque basées par pourcentage sur leurs propres revenus.
Des avocats sous le choc
Pour procéder à la mesure de licenciement, le bâtonnier a dû solliciter le vote du Conseil de l'Ordre, qui devra également décider de la suite pénale à donner à cette affaire. Le dépôt d'une plainte est envisagé pour la fin de la semaine prochaine.
Le bâtonnier a également informé l'ensemble des avocats du barreau par une lettre circulaire, dont nous avons pris connaissance, appelant à l'unité de l'Ordre et rappelant la présomption d'innocence dont bénéficie l'ancien salarié de l'Ordre.
Vont être étudiés les budgets de fonctionnement pendant les mandats des bâtonniers en exercice sur toute la durée du contrat de travail de l'ancien salarié, notamment celui de Frédéric Olivé, l'ancien bâtonnier, par ailleurs conjoint de l'ancien salarié.
Selon nos informations, Frédéric Olivé n'aurait appris, par son mari, l'existence des détournements présumés que très récemment. L’absence de connaissance, par le passé, s’expliquerait par le fait que le couple, marié sous le régime de la séparation des biens, a traversé une période de séparation pendant la période de détournement supposée.
Toujours selon nos informations, Frédéric Olivé, l’ancien bâtonnier, s’est engagé à rembourser les sommes supposées détournées.