Après le passage de Belal sur l’île de la Réunion, l’alerte rouge a été levée ce mardi midi 16 janvier. Trois personnes sont décédées. De nombreux arbres et pylônes ont été arrachés. Nous avons pu joindre d'anciens habitants de Limoges vivant aujourd'hui sur place. Ils nous racontent comment ils ont vécu ces 36 dernières heures.
Marie Picard, originaire de Limoges, habite depuis quatre ans à Saint-Pierre, dans le sud de l'île avec son mari Emmanuel et leur bébé de deux mois. À l'annonce de l'arrivée du cyclone tropical Belal sur une partie du littoral de l'île dans la journée de lundi, le jeune couple s'était préparé.
On avait fait des courses, on avait acheté des conserves, des nouilles chinoises.
Marie Picard, habitante de Saint-Pierre sur l'île de la Réunion
"Une chance, le voisin avait un groupe électrogène, poursuit Marie Picard. On s’est branché sur lui pour notre frigo et quand nous sommes passés en alerte violette, on a fermé volets et fenêtres."
Après 36 heures de confinement, Belal s'est éloigné des côtes et l'alerte rouge a été levée ce mardi 16 janvier à midi. Un cyclone qui a causé le décès de trois personnes sans domicile fixe. Les fortes rafales et les pluies ont secoué les esprits, de nombreux arbres et poteaux électriques sont tombés, rien d'inquiétant pour Marie Picard.
"Depuis que je suis là, j’ai vu passer deux cyclones, mais cela n’avait jamais dépassé l'alerte rouge. Cela a bien soufflé, mais la tempête de 1999 en Limousin avait fait plus de dégâts avec beaucoup d’arbres déracinés, tempère Marie. Même mon bébé de deux mois a très bien dormi, il a sûrement été bercé par les rafales de vent."
Une impression confirmée par son mari Emmanuel :
Pour une alerte violette, personnellement, je m’attendais à pire. Je suis né à la Réunion, des cyclones, j’en ai vu un grand nombre.
Emmanuel Picard, Réunionnais habitant Saint-Pierre
La famille Picard est soulagée, mais ils n'ont pas d'accès à l'eau potable et restent pour l'instant sans électricité, comme 36% des foyers de l'île.
L'ancien chauffeur du CSP n'est pas inquiet
Jacques Géron a été, avec son épouse Michelle, conducteur du bus du Limoges CSP pendant vingt ans. À 70 ans, ils ont décidé de venir passer leur retraite dans leur maison à l’ouest de l’île, à l’Etang-Salé. Dans leur maison qui date d'une dizaine d'années, à part quelques infiltrations d'eau au niveau des fenêtres, ils ont été peu touchés par le passage du cyclone.
Il y a un an, j’avais planté cinq ou six palmiers et des eucalyptus. J’avais peur qu’ils soient arrachés !
Jacques Géron, habitant de l'Etang-Salé sur l'île de la Réunion
"Je suis sorti en pleine tempête dans mon jardin pour mettre des tuteurs à mes arbres, continue l'ancien conducteur de bus de l'équipe pro du CSP. Mais c’est vrai que quand vous voyez des lampadaires qui tombent, des fils électriques qui font des éclairs, c’est impressionnant !"
Jacques Géron conclut qu'iI faudra, à l'avenir, s'habituer à ce type d’événements. Après avoir balayé l'île Maurice, l'heure est aujourd'hui au déblaiement et à l'estimation des dégâts. Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, est attendu sur l'île de la Réunion demain mercredi 17 janvier.