La Direction Régionale de la Culture de Nouvelle Aquitaine vient d'annoncer au mythique théâtre de la Passerelle de Michel Bruzat à Limoges la suppression de sa subvention pour 2018. Une quasi condamnation !
Depuis plus de 30 ans, à Limoges, à Avignon, à Paris, dans Télérama, dans Libération, ici même à France 3 Limousin et plus encore, dans le cœur de tous les amoureux de théâtre, de sens et de résistance, La Passerelle de Michel Bruzat brille tel un phare.
Exigeant, parfois rugueux, tantôt contrariant, souvent déroutant certes, mais qui toujours fait réfléchir, qui toujours donne sens. Et qui depuis les débuts donna asile, refuge, abri et essor à quasiment tous ceux qui ont fait, font et feront la culture limougeaude, limousine, intermittence comprise, sans même parler des scolaires et des universitaires.
Mais aujourd’hui, La Passerelle est en danger. Oh, pour qui connaît un rien Michel Bruzat, ce n’est certes pas la première fois. Mais cette fois, c’est peut-être plus sérieux.
La Direction Régionale de la Culture de Nouvelle Aquitaine vient en effet de lui annoncer la suppression pure et simple de sa subvention pour 2018.
Depuis bien longtemps, c’est le lot du monde culturel. Ainsi la Passerelle avait déjà vu diminuer sa subvention de 2016 à 2017, de 35 à 27 000 euros.
Et fondamentalement cette somme ne représente que 13% du budget de fonctionnement du théâtre.
Mais sans cette somme, sans même ces 13%, c’est toute la politique de création de la Passerelle qui est remise en cause.
Sans cela, Michel Bruzat ne pourra plus que proposer des plats réchauffés, sans saveur, sans relief.
Autant imaginer une passerelle sans marche !
« Ce n’est pas moi qui compte, c’est la culture ! Alors que ce n’est vraiment pas le moment de fermer ses abris ! », nous a dit Michel Bruzat, qui parle même de « procédés mensongers » qui auraient conduit à l’arrêt de sa subvention. C’est parce qu’elle ne répondrait pas à certains critères que cette subvention serait arrêtée par la DRAC. Or selon lui, plus que d’y répondre, c’est surtout les personnes chargées de l’évaluation qui ne répondraient même pas à la Passerelle, où ils ne seraient pas venus depuis 20 ans !
Exagération ? Sans doute. Mais de la part d’un cœur blessé, qui ne veut toutefois pas abandonner. Michel Bruzat, la Passerelle n’ont jamais été aussi bons que dans ces moments-là. Mais ils n’ont peut-être jamais eu autant besoin d’aide. Saint Koltès, priez pour eux !