L’agneau de Pâques demeure une tradition. Au restaurant ou à la maison en famille, l’agneau reste l’un des plats fétiches des français le week-end pascal. Mais problème : l’élevage de ces animaux se raréfie.

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Dans le restaurant de Benoît Bessaguet à Saint-Maurice-les-Brousses, il y a toujours de l’agneau à la carte pour Pâques. Et heureusement pour lui car les clients viennent pour ça.

Systématiquement, les gens en demandent. C’est comme pour mardi gras, ils ne manquent jamais le pot au feu. A Pâques, y’a une demande d’agneau et même pendant l’année, quand on en a, en général, ça part facilement.    

Benoît Bessaguet, Restaurateur à Saint-Maurice-les-Brousses

A table, le restaurateur sert de la Charmoise. Une race rustique. Un agneau tendre de 4 à 6 mois, qu’il est allé acheter juste à côté, à Saint-Jean-Ligoure : "Ça nous trottait dans la tête depuis un moment et ça y est, on a lancé une collaboration avec un éleveur que l’on connait depuis des années. On a eu le plaisir de côtoyer l’agriculteur et même cette année, de sélectionner nos bêtes".  

De cette façon, Benoît Bessaguet s’en sort bien, pourtant il y a bien un problème. La filière ovine est menacée. Les élevages se raréfient d’années en années et l’abattoir de Limoges le constate.

Il y a de moins en moins de fermes qui sont engagées dans l’élevage ovin. On est en pénurie, ce qui fait augmenter les prix.  

Christian Bourguignon, responsable commercial agneaux société VLS

"Certaines structures vont avoir du mal à servir tout le monde. Nous on a de la chance car on est une filiale d’un groupement d’éleveurs donc on a une certaine régularité dans l’approvisionnement mais c'est quand même difficile", explique Sandra Péricaud, responsable qualité productions société VLS. 

Dans cette société, on abat en ce moment plus de 1 000 agneaux de pâques par jour. Du made in Limousin, pour lequel la demande est toujours forte contrairement à l’offre. 

De moins en moins d’éleveurs  

En France, 45 % de la consommation d’agneau est assurée par la production nationale. Le reste, c’est de l’importation qui vient principalement du Royaume Uni et de l’Irlande, explique Xavier Nicol, délégué animation filière à Interbev Nouvelle Aquitaine.  

La production ovine diminue considérablement. En Nouvelle-Aquitaine, il y avait 5000 éleveurs en 2018, en 2021, il y en a 4 659. En Haute-Vienne, la situation se révèle la même avec 781 éleveurs en 2018 contre 678 éleveurs en 2021.  

On a perdu 100 éleveurs en trois ans.

Xavier Nicol, délégué animation filière à Interbev Nouvelle Aquitaine.

Une diminution croissante liée aux départs en retraite qui va être difficile de contrer à l’avenir. "On a 50% du nombre d’éleveurs qui partent en retraite dans les prochaines années. On tente d’attirer par différentes actions pour qu’il y ait du renouvellement car pour l’instant ce n’est pas le cas."   

Le métier peine à attirer et Mathieu Maerens, éleveur ovin à Nexon le voit sur le terrain. "C’est un travail compliqué, y a beaucoup de manutention, c’est physique. Y a moins de monde qui veut faire de la brebis. C’est moins contraignant de faire des céréales, on peut plus partir en week-end."     

Même économiquement, le métier d’éleveur ovin est difficile. Le prix de la carcasse au kilo est payé 8€50 à l’éleveur, soit 1€50 de plus qu’avant, mais ses charges ont quasiment doublé. En Limousin, notamment dans le Nord de la Haute-Vienne, terre moutonnière par excellence, la destruction de la filière ovine se poursuit.

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