Une réunion entre la direction du CHU de Limoges et les syndicats doit se dérouler cet après-midi. L'épineuse gestion des absences du personnel est au coeur des débats. La direction réfléchit à élargir l'amplitude horaire des salariés en cas d'absentéisme.
Depuis plusieurs semaines, l'intersyndicale du CHU de Limoges est en colère contre un projet de la direction. Celui d'élargir l'amplitude horaire des infirmiers et aides-soignants en poste en cas d'absentéisme les week-ends et jours fériés.
Ce projet inquiète les syndicats car les journées du personnel sont déjà bien remplies et "l'on ne peut pas excéder 12 heures de travail" selon Florence Metge, de la CGT du CHU de Limoges". La réunion de cet après-midi va permettre à la direction de présenter clairement son projet aux syndicats.
Notre objectif est d'ouvrir une consultation du personnel et ensuite des négociations
Florence Metge, CGT CHU de Limoges
Normalement, sur 24 heures, trois équipes se relaient dans un service. Une de jour, une de soir et une de nuit. En cas d'absentéisme de nuit, le soignant qui embauche à 13h30 pourrait finir à 2 heures du matin au lieu de 21 heures.
"Cette organisation serait une mise en danger de la vie d'autrui" souligne avec ferveur la déléguée CGT. "N'existe-t-il pas un risque de perdre la lucidité du personnel soignant sur un temps de travail de 12h ou 12h30 ?" s'interroge-t-elle.
Dans ce contexte tendu, l'intersyndicale attend des réponses précises de la direction de l'hôpital cet après-midi lors de la réunion. Il faut savoir que le CHU manque toujours de personnels. "Un peu moins de 30 infirmiers et une quinzaine d'aides-soignants" souligne la syndicaliste.
L'épuisement professionnel est toujours très présent en période de crise sanitaire et selon les syndicats, les personnels n'étaient pas au courant de ce projet de la direction. Ils en ont eu connaissance par le biais de tracts syndicaux. La crainte principale est que ce protocole en projet devienne la norme avec des horaires de travail extensibles.
Pour l'instant, la direction du CHU de Limoges ne souhaite pas s'exprimer. Dans un papier de nos confrères du Populaire du 21 décembre dernier, elle a précisé que cette "expérimentation serait soumise au volontariat des équipes de soins"