Plusieurs dizaines d'étudiants occupent la faculté de lettres et de sciences humaines de Limoges depuis mardi matin. Ils s'opposent frontalement à la réforme des retraites du gouvernement et espèrent inscrire leur mouvement dans la durée.
Mardi matin, environ une trentaine étudiants se réveille à 4 heures dans les murs de la faculté de lettres et de sciences humaines. Leur but : bloquer tous les accès. Tables, chaises, poubelles, tout y passe… Les portes sont scellées avec des chaînes. Une seule entrée est laissée libre pour permettre les allers-retours des étudiants.
Comité de mobilisation
Un comité de mobilisation est créé avant les vacances. Il regroupe plusieurs organisations étudiantes : la Fédération Syndicale Étudiante (FSE), une cellule étudiante du PCF, Jupes (branche jeune de la Nupes), Aqueerelle (association étudiante LGBTQIA+) et des étudiants non encartés. L’objectif : s'opposer frontalement à la réforme des retraites.
Le blocage est voté en assemblée générale lundi midi par une quarantaine d’étudiants, réunis dans l’amphithéâtre de la fac. Ce mercredi, ils étaient un peu moins d’une centaine lors de cette même AG au cours de laquelle la reconduction du blocage pour jeudi a été votée.
“La réforme des retraites va accroître les inégalités et précariser davantage les populations les plus fragiles comme les femmes ou les personnes racisées” justifie Soizic, secrétaire générale de la FSE, seul syndicat étudiant actif à Limoges. “Nous nous mobilisons car nous pensons que c'est la mobilisation de masse, et notamment des étudiants et des jeunes, qui fait bouger les choses”.
"Que ce soit bien l'expression de la majorité des étudiants"
Le doyen de la faculté, présent sur place, a décidé la fermeture administrative de l’établissement pour les 3200 étudiants jusqu’à nouvel ordre. De son côté, la présidente de l’université Isabelle Klock-Fontanille dit respecter la décision du blocage voté en assemblée générale, mais elle se montrera très attentive à d’éventuelles dégradations des lieux et au fait "que ce soit bien l'expression de la majorité des étudiants".
Car, comme toujours dans ce type d'action, le blocage ne fait pas l'unanimité, comme le prouve le témoignage d'un étudiant qui souhaite rester anonyme : "Pour moi, c'est pas légitime de faire grève. Malheureusement, si on ne fait pas de réformes, comment on va les payer nos futures retraites ? (...) Moi, je me dis que si le gouvernement fait des réformes, c'est qu'elles sont nécessaires. Bah voilà, s'il faut travailler cinq ans de plus, il faut travailler cinq ans de plus."
Parti pour durer
Depuis mardi, les journées sont rythmées par des ateliers-débats, des projections de films et des formations sur les violences sexistes et sexuelles. “Et puis, bien sûr des temps pour cuisiner et faire le ménage.”, précise Soizic. L’occupation de la faculté semble donc partie pour durer…