Les urgences du CHU de Limoges sont saturées à cause de la vague omicron. Le taux d’occupation dépasse les 500 %.
Il y a quelques jours, tout le personnel des urgences de Limoges a été très ému par l’initiative d’un médecin du CHU et de ses étudiants. Ils ont décidé d’emmener les seniors qui étaient dans le service depuis plusieurs jours prendre l’air.
Grâce à des fauteuils roulants, ces malades ont ainsi pu profiter quelques instants des rayons de soleil qui inondaient le parvis de l’hôpital.
Car les urgences de Limoges, comme partout en France, sont débordées à cause de la vague Omicron.
Goulet d’étranglement
Début décembre 2021, un seul patient contaminé par la Covid se présentait dans le service chaque jour.
Depuis la dernière semaine de décembre, 15 malades arrivent toutes les 24 heures. Certes, la plupart sont vaccinés. Le variant Omicron engendre donc moins de cas graves exigeant un passage par la réanimation.
Mais, l’unité Covid a dû être rouverte. Et pour la faire fonctionner, des infirmières ont été appelées en renforts. Elles viennent des autres services de l’hôpital. Certains actes médicaux et opérations ont dû être déprogrammés. Mécaniquement, les malades qui devaient être pris en charge affluent aux urgences, et quand ils entrent dans le service, ils sont susceptibles d’y rester très longtemps.
A l’heure actuelle, les patients “non covid” sont une soixantaine aux urgences, dont 45 sur des brancards dans les couloirs, selon Jean-François Cueille, chef de service.
Pour le médecin, les soignants sont épuisés : “après leur service, certains d’entre eux débauchent en pleurant tellement la charge de boulot est importante”.
Je travaille avec une équipe médicale et paramédicale exemplaire. Ils font preuve d’un esprit de groupe qui me rend fier tous les jours.
Jean-François Cueille, chef des urgences de Limoges
Pour l’avenir
Les locaux des urgences de Limoges ont été conçus en 1976 sur des plans datant de 1971. Ils se situent en sous-sol, sans aucune fenêtre.
Si les peintures ont été refaites à maintes reprises, ils sont devenus trop étroits et ne répondraient plus aux besoins actuels de la population, selon Jean-François Cueille.
Il serait donc urgent que le service déménage : “On était 55 millions en France en 1981. Aujourd’hui, on est 68 millions et les gens vivent bien plus longtemps”.
Et le médecin conclut ainsi : “l’hôpital public est malade. Il va falloir que nos responsables politiques fassent des choix. Il faut remettre les soins au centre du débat. Soigner, éduquer et rendre la justice sont bien nos trois fondements.”