Les dernières annonces du ministre de la Santé Olivier Véran à propos de la dose de rappel ont beaucoup surpris, y compris ceux et celles qui sont chargés de vacciner.

Ce lundi 29 novembre, l’heure est encore à la réorganisation. Personne n’avait anticipé les nouvelles annonces gouvernementales : une troisième dose pour tous dès 18 ans, tout de suite, et avec un délai réduit de 6 à 5 mois entre la deuxième et la troisième injection. Les sites de prises de rendez-vous ont été logiquement rapidement saturés, et des inquiétudes sont apparues.  

Deux possibilités s’offrent aux candidats à la vaccination : un rendez-vous dans un centre de vaccination, ou un rendez-vous chez un professionnel de santé, pharmacien, médecin ou infirmier libéral.  

Les centres de vaccination augmentent la voilure

Dans les centres de vaccination, de nouvelles organisations se mettent en place. L’accès principal reste internet et l’incontournable Doctolib.

Au centre de vaccination municipal de Limoges, on disposait jusqu’ici de deux lignes de vaccination, avec un potentiel de 900 injections par semaine. L’objectif est de doubler ce chiffre, avec l’ouverture de deux nouvelles lignes, et un cadencement plus rapide, avec un patient toutes les 5 minutes au lieu de 6 actuellement. On atteindrait les 2000 vaccinations par semaine, grâce à l’ouverture de nouveaux créneaux. Bernard Bertin, le responsable du centre, confie : "On voulait le faire depuis samedi dernier, mais on doit attendre d’avoir la certitude de disposer du nombre de doses nécessaires."

Au CHU, 3 lignes de vaccination vont être mises en place du lundi au vendredi pour vacciner jusqu’à 1500 personnes par semaine, alors qu’on était descendu à seulement 200.

A la polyclinique de Limoges, la capacité actuelle est de 300 injections par jour. Pour augmenter la cadence, l’objectif est de rouvrir un centre à la galerie Saint-Martial. En attendant, selon la directrice Cécile Blanc, "les plannings sont pleins jusqu’à Noël". 

A Brive, les lignes de vaccination sont là aussi prises d’assaut. Selon la direction, des patients viennent même sur place sans prendre rendez-vous. Des décisions doivent être prises dans la semaine.

La vaccination de proximité se développe

L’autre option pour se faire vacciner, c’est de s’adresser aux soignants près de chez soi. Une solution qui monte en puissance. Selon Sylvie Quelet, médecin à l'Agence régionale de santé (ARS) de Nouvelle-Aquitaine, "à l’heure actuelle, 45% des vaccins se font dans le secteur libéral. Tous les professionnels libéraux sont conscients de l’importance de ce rappel."

Les pharmaciens d’officine sont en première ligne. Olivier Marquet, pharmacien à Tulle, explique simplement : "Il suffit d’aller à la pharmacie et de parler avec son pharmacien, et on se débrouille". Brigitte Chassin, pharmacienne à Saint-Junien et secrétaire générale de l’Union régionale des pharmaciens de Nouvelle Aquitaine, explique : "J’ai un carnet d’écolier où je note tous les rendez-vous pour les regrouper. Mais on peut aussi prendre rendez-vous sur Vite ma dose."

Des difficultés demeurent : la fluidité des livraisons, la conservation des doses et le comportement de certains patients : "On est confronté au problème des gens qui prennent rendez-vous et qui ne viennent pas, ou qui n’annulent pas quand ils ont trouvé ailleurs un rendez-vous plus rapide."  Les pharmaciens doivent également gérer les tests antigéniques et les autres pathologies de l'hiver...

Le vaccin Moderna en priorité    

Pour cette nouvelle vague de vaccination, c’est le vaccin Moderna qui semble le plus disponible, et qui sera donc le plus utilisé. Sylvie Quelet explique : "On va avoir beaucoup de Moderna parce que les études montrent qu’il est très efficace. Pour un rappel avec Moderna, une demi-dose suffit et on a donc beaucoup de doses"

Mais le vaccin Moderna ne concerne que les plus de 30 ans. Les stocks de vaccins Pfizer devraient donc être plutôt réservés aux patients les plus jeunes.  

Des soignants fatigués  

C'est un thème qui revient chez tous les professionnels mobilisés autour de cette vaccination : une grande fatigue. Brigitte Chassin confie : "On est au bout du rouleau. Heureusement qu’il y a eu des vacances d’été à peu près normales". Au CHU de Limoges, des soignants retraités doivent reprendre du service pour vacciner. L'ARS précise faire aussi appel à beaucoup d'étudiants. Cécile Blanc, la directrice de la Polyclinique, conclut : "On rappelle que le pass sanitaire est valable 7 mois après la deuxième dose. Il faut que chacun joue le jeu. Les gens s’agacent parce qu’ils n’arrivent pas à trouver de rendez-vous, mais ils peuvent attendre un peu." 

Mais le travail est loin d’être terminé : au 25 novembre 2021, seulement 88 500 personnes en Limousin avaient reçu leur dose de rappel, c’est 12,5% de la population. La couverture vaccinale à deux doses dans la région est de 80%, cela représente 580 000 personnes. Les autorités sanitaires comptent sur l'étalement dans le temps des deux premières doses selon l'âge des patients pour parvenir à apporter la dose de rappel dans le bon tempo.

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