Le vaccin contre la Covid n'est pas encore arrivé, mais les équipes des Ehpads sont déjà mobilisées : il faut notamment recueillir le consentement des résidents après une information "claire et transparente". A Cussac, en Haute-Vienne, une grande majorité des résidents ont déjà donné leur accord.
A l’Ehpad « Dins Lou Pelou » de Cussac, la préparation pour la vaccination contre la Covid a débuté depuis longtemps.
"Des petits maux de tête, c’est mieux que d’étouffer"
Les 88 résidents ont participé dans la salle de restauration à une grande séance d’information sur cette vaccination, avec l’infirmière et le médecin coordinateur de l’Ehpad.
"Les questions étaient vraiment intéressantes", confie le docteur Dominique Ménard.
"J’ai posé une question sur les effets secondaires", explique Marie -Thérèse Andrieux, 92 ans. Aujourd’hui, elle est convaincue : "Même si on a des petits maux de tête, c’est mieux que d’étouffer".
"On ne va pas tuer tout le monde, quand même !"
Marie-Thérèse Andrieux a ensuite pu parler de la vaccination avec sa famille. Désormais, sa décision est prise : elle se fera vacciner, et se considère même comme privilégiée d’être prioritaire, car elle pense que la situation des jeunes "n’est vraiment pas facile".
Elle a signé un document pour officialiser son accord : "C’est un vaccin qui est fiable, puisqu’on nous vaccine. On ne va pas tuer tout le monde, quand même !"
85% des résidents pour la vaccination
Cette procédure d’information "claire et transparente" a demandé du temps, mais aujourd’hui plus de 85% des résidents ou de leurs familles ont donnée leur accord pour la vaccination. Selon le docteur Ménard, même si ce moment de réflexion ralentit la vaccination, il était important pour échanger et rassurer.
Mais il reste quelques opposants au vaccin, avec des arguments que le médecin détaille : "C’est : on ne connaît pas assez ce vaccin, on ne sait pas trop ce qu’il va faire, les études ont été bâclées… alors qu’on sait très bien que ce n’est pas le cas."
Lui-même, qui est aujourd’hui retraité, se fera vacciner sans hésiter.
Syndrome de glissement
Selon le médecin, le rapport bénéfice-risque de la vaccination est évident, car avec l’épidémie de Covid, il n’y a pas seulement le risque de tomber malade.
Pendant la première vague, les résidents étaient confinés dans leur chambre. Une situation dangereuse, qui peut provoquer un syndrome de "glissement" : la personne âgée décline, perd le goût à la vie. Son état de santé se dégrade, et elle se laisse mourir.
"Les résidents demandent quotidiennement quand le vaccin arrive"
Au-delà de ces échanges, l’Ehpad a aussi dû s’organiser pour orchestrer les injections, avec une surveillance médicale après chaque passage. Un nouveau réfrigérateur a même été acheté pour stocker les doses de vaccin.
Dans les allées, on sent même un peu d’impatience. L’infirmière coordinatrice Marie Linet confirme : "Les résidents demandent quotidiennement quand le vaccin arrive, et les familles nous appellent également…"
Tout le personnel a prévu d'être mobilisable quel que soit le jour, dès l'appel de l'Agence régionale de santé.