Les eurodéputés ont adopté ce mardi 23 novembre la nouvelle Politique Agricole Commune. Elle s'appliquera à partir de 2023. Objectif : rendre l’agriculture plus durable. Dans la région, plus de 10 000 bénéficiaires sont directement concernés.

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Elle entrera en vigueur en 2023 : la nouvelle Politique Agricole Commune (PAC) a été votée cette semaine au parlement européen. En principe plus verte, elle est déjà très critiquée. Voici 4 questions sur les enjeux en Limousin.   

Quel est l’objectif de la PAC ?

La PAC, c’est la Politique agricole commune à tous les Etats membres de l’Union européenne. Cette politique a été mise en place en 1962, avec pour objectif d’augmenter la productivité du secteur agricole et garantir la sécurité alimentaire de l’Europe.

C’est l’une des plus importantes politiques communes de l’Union Européenne. Elle représente un tiers de son budget. La France est le premier pays bénéficiaire devant l’Espagne et l’Allemagne.  

La PAC est divisée en deux piliers :

  • Les aides directes aux agriculteurs, principalement en fonction de la surface des exploitations.
  • Le développement rural, pour la “modernisation” des exploitations agricoles, ou encore pour l'agriculture biologique.  

Un enjeu important en Limousin ?  

Selon les chiffres de la Direction Régionale de l'Alimentation, de l'Agriculture et de la Forêt de Nouvelle-Aquitaine, dans la région en 2019, plus de 10 000 exploitations en bénéficiaient.

  • Corrèze : 3 558 bénéficiaires
  • Creuse: 3 340 bénéficiaires
  • Haute-Vienne : 3 330 bénéficiaires

Le montant total est très élevé : 342 millions d’euros. 

  • Corrèze : 102 588 601 euros
  • Creuse : 129 261 289 euros
  • Haute-Vienne : 110 146 608 euros  

Que prévoit la réforme ?  

L’objectif, c’était une agriculture plus respectueuse de l’environnement. Concrètement, les Etats devront consacrer 25 % des paiements directs à des "écorégimes", un dispositif qui doit encourager les bonnes pratiques environnementales.  

La PAC comprend aussi un volet social : au moins 10% des paiements directs devront être redistribués aux petites et moyennes exploitations.

Enfin, les Etats devront employer au moins 3% de leur budget au soutien des jeunes agriculteurs.

Dans notre région, l’agriculteur creusois et député LREM Jean-Baptiste Moreau y voit des avancées importantes pour les éleveurs : "Avant, il fallait garder une vache qui fait un veau pour avoir la prime. Demain, on pourra inclure les génisses et les taurillons. Cela permettra de mieux finir les animaux et d’avoir une meilleure régulation des prix."

Quelles sont les critiques ?

D’abord, il y a la crainte de disparités entre pays en raison des 25% de paiements directs gérés par les Etats. Jean-Baptiste Moreau relativise : "Tous les pays européens vont opérer une convergence. Certains pays utilisent encore des produits qu’on n’a plus le droit d’utiliser en France."

Ensuite il existe des craintes pour le bio. En France, pour entrer dans les "écorégimes", le bio est mis sur le même plan que le label "Haute Valeur environnementale". Cet autre label promu par le ministère de l’Agriculture est beaucoup moins exigeant que le bio. Jean-Baptiste Moreau le défend pourtant : "Il ne faut pas opposer le HVE au bio. Le HVE permet de prendre en compte ce qui est déjà fait de bien dans la région. Cela peut être une première marche vers le bio, qui n’est pas une fin en soi." 

Le label HVE reste très critiqué dans plusieurs rapports, comme celui de l’office français de la biodiversité, pour qui il présente trop peu de bénéfice environnemental. 

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