"Peur, "dégoût", "boule au ventre" : le ras-le-bol des agents d'un centre gériatrique

Ils dénoncent un malaise grandissant entre les agents et la direction au sein de leur établissement. En réaction, une grève de cinquante-cinq minutes a été décidée au centre gériatrique des Murets à Ambazac, en Haute-Vienne. C'était ce vendredi 21 juin, à l'appel de la CFDT et des représentants des familles de résidents. De son côté, la direction assure que le dialogue n’est pas rompu.

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Accompagnés de nombreux soutiens, des agents s'étaient mis en grève pendant 55 minutes dans l’enceinte du centre gériatrique des Murets, ce vendredi 21 juin. La direction est clairement visée. Depuis quatre mois, la CFDT recueille les doléances d’une partie du personnel.

Nous avons rencontré à peu près une soixantaine de personnes. C'est toujours les mêmes mots qui reviennent. Les mots "peur", "manque de communication", "dégoût", "ras-le-bol", "inquiétude", "boule au ventre", ce sont toujours les mêmes mots qui reviennent.

David Combeau, secrétaire général de la CFDT 87

De sources syndicales, l’établissement qui emploie 130 salariés, a connu ces derniers temps, une vague de démissions, dix-sept en cinq mois. Les contrats précaires se multiplient. Des représentants de familles de résidents tirent également la sonnette d’alarme.

J'ai retrouvé mon papa un jour à 14h, complètement isolé dans un couloir. Il ne savait plus où il était. Une autre fois, je suis passé le voir à 11 h 30 le matin, il était encore couché. Il n'avait pas été habillé et sa toilette n'était pas faite. Depuis quatre ans, il y a une prise en charge qui laisse à désirer.

Martine Réjasse, fille d'un résident et élue au Conseil de Vie Sociale de l'établissement

durée de la vidéo : 00h01mn52s
Une grève de 55 minutes au centre gériatrique des Murets à Amabazac, en Haute-Vienne. C'était ce vendredi 21 juin, à l'appel de la CFDT et des représentants des familles de résidents. Ils dénoncent un malaise grandissant entre les agents et la direction au sein de l'établissement. ©FTV

Du côté de la direction, on affirme qu’il n’y a pas de problème d’effectifs, mais des difficultés de recrutement d’aides soignants, d’infirmières. Le recours à l’intérim est courant. Une direction qui assure que le dialogue n’est pas rompu.

"Sur les salariés, la direction les rencontre au moins une fois par an, dans un cadre un peu institutionnel de rencontre, précise Isabelle Trintignac, directrice du centre gériatrique. Après, moi, je me rends souvent dans les services, en direct, avec les agents. Je les reçois à ma demande. Mais je ne nie pas que depuis ma prise de poste, j'ai pu constater quand même de gros problèmes au niveau des risques psychosociaux puisque c'est ce qui m'a conduit à faire un document unique dès mon arrivée."

Mais je ne nie pas que depuis ma prise de poste, j'ai pu constater quand même de gros problèmes au niveau des risques psychosociaux puisque c'est ce qui m'a conduit à faire un document unique dès mon arrivée.

Isabelle Trintignac,

Directrice du centre gériatrique des Murets d'Ambazac (87)

Un climat pesant, sur fond de déficit, plus de 560 000 euros en 2023.

Une nouvelle réunion entre syndicats et direction est prévue au mois de juillet.

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