La reédition d'un livre de 1952, "Où l'herbe ne pousse plus" de George Magnane, qui raconte - sous forme de fiction - cet après-midi du 10 juin, ravive quelques sensibilités à Oradour.
Soixante-douze ans après le massacre d'Oradour-sur-Glane, cette tragédie de la seconde guerre mondiale est toujours aussi délicate à évoquer.
A fortiori, lorsque ce n'est plus l'histoire qui s'en empare mais la fiction.
On le constate à nouveau à quelques jours des commémorations du massacre.
L'éditrice corrézienne Marie-France Houdart vient de rééditer un roman écrit en 1952, "Où l'herbe ne pousse plus" de George Magnane.
Dans ce roman écrit en 1952, le lecteur revit le drame d'Oradour à travers les pensées de personnages fictifs, futures victimes ou SS.
"Il s’agit probablement du premier roman dans la production fictionnel sur Oradour." précise l’historien Pascal Plas qui a préfacé cette réédition.
« C’est d’ailleurs un des rares romans qui sera traduit en allemand quatre ans plus tard. »
A Oradour-sur-Glane, cette réédition ne plait pas à tout le monde.
« C’est certainement quelque chose de très sensible pour les familles et certaines œuvres sont difficiles pour parler d’un thème comme Oradour.» estime de son côté Claude Milord le Président de l'Association des familles de martyrs, particulièrement vigilante à toute utilisation commerciale ou mercantile du drame d'Oradour. « Mais à partir du moment où cela ne porte pas atteinte au souvenir ou à la mémoire des martyrs. Notre association n‘a rien à interdire ou à restreindre.
Le roman ne sera pas en vente au centre de la mémoire
Il y a quelques années, les élus du conseil d'administration du Centre ont décidé de ne pas vendre de nouveaux romans sur la seconde guerre mondiale.« Nous ne sommes pas une librairie traditionnelle" se défend Richard Jezierski le directeur du Centre de la Mémoire « Nos visiteurs, recherchent plus des livres de fond pour essayer de comprendre ce qui s’est passé à Oradour. »
Une décision qui a fait débat au sein même du conseil d'administration et qui montre bien à quel point le sujet est encore sensible.
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