Politique : les candidats à la direction du Parti socialiste passent par la Haute-Vienne

Après les passages de ses deux concurrents à l'élection du plus haut poste du PS, Olivier Faure, Premier secrétaire actuel, est venu motiver les troupes de la fédération socialiste en Haute-Vienne.

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Il est encore le patron. Et la fédération socialiste de la Haute-Vienne l'applaudit comme tel. Mais ses soutiens y voient aussi l'espérance d'un cap pour demain. Olivier Faure, candidat à sa propre succession au poste de Premier secrétaire du parti socialiste, vise, bien sûr, le premier tour le 12 janvier puis le second, le 19 janvier. Il œuvre surtout pour le Congrès qui s'ouvrira le 27 janvier 2023 à Marseille. Un congrès qu'il annonce déjà comme historique, dans les pas du congrès d'Épinay en 1971, resté dans l'histoire comme celui de l'union de la gauche stratégiquement dessinée par François Mitterrand.

"C'est un congrès très important, comme peut-être peu dans notre histoire, qui détermine non seulement notre propre avenir, mais aussi celui de l'ensemble de la gauche, et de ce point de vue, il est important même pour des gens qui ne sont pas au PS".

Et de rappeler les grandes heures de l'espoir, mais aussi de l'action, avec les grandes réformes qui ont changé la vie des citoyens. Olivier Faure le sait, le parti a perdu en visibilité et en crédibilité. Les dégâts se mesurent encore sur le terrain. Alors la victoire ne pourra se conquérir qu'à plusieurs. Il est le candidat qui conciliera avec la NUPES pour un seul et même objectif : en finir avec l'extrême droite qui rafle la seconde place à la présidentielle. Sans cette prise de position, dit-il, le débat d'idées ne se concrétisera pas en pouvoir.

"Il y a un récit qui a été entamé avec les législatives et la seule question de ce congrès, c'est de savoir si en 2027 nous serons ensemble l'alternative à Emmanuel Macron ou celui qui le succédera et à Marine Le Pen. Rien n'est écrit d'avance, mais au bout de 10 ans de macronisme, les Français en auront assez, ils voudront changer. La question est pour qui ?"

L'assurance chômage, le recul du départ à la retraite, la non-taxation des super-profits, l'inflation sans la revalorisation des salaires... la liste est longue pour décrire une réalité sur le terrain devenue insupportable, selon le Premier secrétaire. Et pour lui, le changement viendra avec l'union, comme le signe son texte d'orientation "gagner"

Élu député en 2012 en Seine-et-Marne, il devient quatre ans plus tard président du groupe socialiste, écologiste et républicain à l'Assemblée nationale. C'est ensuite le poste de Premier secrétaire qui lui est confié en 2018, renouvelé en 2021. Aux dernières législatives, il est réélu député sous les couleurs de la NUPES, la Nouvelle Union Populaire Écologique et Sociale.

"Cette union, ce n'est pas que de grandes théories, c'est la réalité du travail que nous faisons à l'Assemblée, avec nos partenaires de la gauche, dans nos valeurs communes, dans nos différences, car la gauche rassemblée, ce n'est pas l'uniformité, c'est au contraire l'apport de chacun et ce Parti socialiste peut exister au sein de cette gauche rassemblée, c'est là qu'il sera le plus fort" ajoute Stéphane Delautrette, député PS de la Haute-Vienne.

Une union de la gauche contestée par les deux challengers

 

Hélène Geoffroy, maire de Vaux-en-Velin, soutenue par les éléphants du PS qui veulent encore leur place, dénonce cette direction souhaitée par Olivier Faure. Elle prône le retour à l'identité première du Parti socialiste.

Déjà candidate en septembre 2021 face à Olivier Faure, elle est venue rencontrer les militants socialistes de Haute-Vienne le 10 décembre dernier. Elle conteste l'effacement du parti et sa contribution, baptisée « Refonder - rassembler - gouverner », vise à le faire renaître de ses cendres au 80e congrès du PS. "Les militants n'ont pas été concertés pour l'accord avec la NUPES, nous sommes une gauche des solutions, mais à la remorque d’un mouvement contestataire" Et de dénoncer, elle aussi, le délitement du parti et l'impérieuse nécessité de rassembler. Mais autour du seul PS.

La troisième voix entre ces deux courants irréconciliables vient de Nicolas Mayer-Rossignol, maire de Rouen et président de la métropole Rouen Normandie. Pour lui, la future ligne politique du Parti socialiste est celle de sa refondation. Son texte d'orientation parle même de refondations au pluriel. "Ni aigreur, ni soumission ! Mais une nouvelle voie enthousiaste : du collectif, du travail, du plaisir (oui !) La gauche qu'on aime" déclare-t-il dans l'un de ses tweets.

À notre micro ce lundi 20 décembre à Feytiat, il confie : "on ne va pas se cacher derrière notre petit doigt, ça fait des années et des années que le Parti ne va plus bien du tout, ce n'est pas la faute d'un seul homme d'ailleurs, parce qu'on ne sait plus ce qu'il pense, ce qu'il a à proposer, pour la jeunesse, l'éducation, la culture, la transition écologique, sur tellement de sujets, il a besoin d'une nouvelle énergie, d'un nouvel enthousiasme, d'un renouveau, et bien nous, on essaie d'apporter ce renouveau-là.

Il invite tous les talents en région, les militants qui ont des choses à dire, notamment ici en Limousin, connu pour être une terre de gauche, souligne-t-il, à s'unir derrière sa candidature pour porter au niveau national ce qui est fait pourtant sur le terrain, dans les territoires. "Les retraites par exemple en ce moment, qu'est-ce que pense le Parti socialiste ? et bien, on ne sait pas et ça, c'est pas normal. Il y a deux écueils à éviter : le social-libéralisme dans lequel le socialisme s'est abîmé ces dernières années, c'est clair, et le social-populisme, c'est de croire qu'avec l'outrance, le bruit, la fureur, on sera capable de... non, entre les deux, il y a la sociale-écologie, le socialisme du 21e siècle que nous, on porte".

Les trois candidats parcourent la France et se trouvent dans une fédération différente quasiment chaque soir.

Un seul sera applaudi à l'ouverture du Congrès socialiste, le 27 janvier 2023, à Marseille.

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