A Saint Nicolas Courbefy, une association s’est donnée pour mission d’accueillir des éléphants qui ont vécu pendant des années dans des cirques pour leur offrir une retraite bien méritée. Samedi 25 août, Elephant Haven ouvrait ses portes au public.
Le projet prend forme, mais les éléphants sont encore bien loin d’arriver. La petite association est parvenue à récolter pas moins de 500 000 euros pour construire un imposant enclos, nécessaire pour accueillir les pachydermes.
Les défenseurs des animaux militent pour qu’ils cessent de faire partie des numéros dans les cirques. Elephant Haven est assez grand pour offrir une retraite à trois éléphants qui ont passé une grande partie de leur vie sur la route.
Un beau projet
L’équilibre financier d’Elephant Haven est assuré à court et moyen terme grâce à des dons de particuliers ou de structures plus importantes comme World Animal protection ou la fondation Brigitte Bardot.C’est un projet unique en Europe qui suscite beaucoup de curiosité. D’où l’idée de portes ouvertes ce samedi 25 août pour que le voisinage puisse découvrir l’endroit.
Beaucoup d’interrogations
A la préfecture de la Haute-Vienne, une commission spéciale a rendu un avis positif pour ce projet. Franck Haelewyn, vétérinaire et directeur zoologique du parc du Reynou, a donné son opinion en tant qu’expert.Les éléphants qui ont vécu dans des cirques n’ont pas peur de l’homme, ce qui les rend encore plus dangereux. Ils sont extrêmement malins et habiles de leur trompe. L’enclos qui va les accueillir devra donc être extrêmement résistant.
Le coût d’acheminement d’éléphants à la santé fragile est de plusieurs milliers d’euros. Ils ont un caractère très individualiste et ne sont pas forcément compatibles entre eux. Le risque est que les 3 pachydermes qui arriveront en Limousin ne s’entendent pas et passent leur temps à s’affronter. Il faudra donc vérifier que tout se passe bien.
Pérennité du projet
L’association Elephant Haven est gérée par un couple d’une quarantaine d’année. Les éléphants qui seront recueillis en ont 30 et peuvent vivre jusqu’à 50 ans.Le financement à long terme de l’association n’est pour l’heure pas assuré. Elle ne compte que sur des dons et la structure n’est pas compatible pour accueillir du public qui pourrait payer son entrée.
Selon Franck Haelewyn, s’occuper de tels animaux est un travail très lourd. Si Sofie ou Tony se blessent ou sont indisponibles, une seule personne ne pourra pas gérer les animaux seule. L’association ne compte aucun salarié.
La nourriture
Nourrir des éléphants est facile. Ils se contentent de foins, betteraves et carotte, faciles à trouver dans la région. C'est le point positif.Bref, l’aventure est belle, mais fort compliquée à mener sur le long terme. Une question se pose aussi : est-il judicieux de consacrer autant d’argent à la conservation de seulement 3 animaux ?
Souhaitons beaucoup de courage à Sofie et Tony.