Comme la boulangerie, le bar ou la boucherie, il s'agit d'un commerce indispensable en zone rurale : la station-service. Pour compenser la fermeture de plusieurs d'entre elles, des municipalités ont ouvert des pompes communales. Et c'est un succès !
200 stations-service ferment chaque année en France faute de repreneurs, par manque d'argent pour financer les mises aux normes, ou à cause de la concurrence des grandes surfaces. Les zones rurales sont les plus touchées. Plusieurs maires du Limousin ont fait le choix, judicieux, de créer des pompes à essence communales. Comme celle de Coussac-Bonneval par exemple, en Haute-Vienne, dernier des trois départements du Limousin à s'être lancé dans l'aventure. La toute première était à Sornac en Corrèze, en 2007.
Depuis le mois de mars, il est beaucoup plus simple pour les habitants de Saint-Laurent-sur-Gorre d'aller faire le plein. Ils n'ont en effet plus besoin de parcourir une dizaine de kilomètres car ils disposent à présent d'une station-service sur place, très pratique.
La station-service est flambant neuve, et...communale ! Après la fermeture de la dernière pompe à essence, aucun garagiste n'avait souhaité prendre le relai, trop cher en investissement et pas assez rentable. La mairie a donc financé 150.000 euros sur ses fonds, et avec un peu plus de 15.000 euros de subventions, les pompes à essence ont commencé à offrir un véritable service aux habitants. Le maire lui-même ne s'attendait pas à un tel succès.
L'autre avantage est économique. Autrefois, les habitants de Saint-Laurent consommaient dans les communes où ils faisaient le plein de carburant. Désormais, ils font davantage leurs courses dans le bourg.
Avant de se lancer dans cette aventure, le maire de Saint-Laurent a pris conseil auprès de son homologue de Coussac-Bonneval, pionnier dans la Haute-Vienne. Ouverte en octobre 2016, la station-service de sa commune délivre 50.000 litres par mois, plus du double des prévisions. En deux semaines, les cuves sont vides.
Preuve à l'appui, ce jour-là, les prix d'une grande surface parmi les plus proches, à douze kilomètres, sont à peu près similaires, à deux centimes près.
Mais avec ces prix à la pompe, la station n'est-elle pas un gouffre pour les finances de la commune ? Pas du tout : sans personnel à payer et avec 80% de subventions pour sa construction, elle est même bénéficiaire aujourd'hui.
Le maire de Coussac-Bonneval reste discret sur le montant du bénéfice, mais le principal pour lui est le service rendu aux habitants, dans cette campagne où la voiture reste le principal moyen pour se déplacer.
