Tour de France : Chauvigny-Sarran, une étape normalement faite pour un baroudeur

Au-delà des hommages, la douzième étape du Tour de France, ce 10 septembre, Chauvigny-Sarran, la plus longue de cette édition, ne devrait pas bouleverser le Tour. Ce qui ne veut pas dire qu'elle sera sans intérêt, loin de là ! Analyse avec l'ancien pro, et régional de l'étape, Maxime Médérel.
 

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Lorsque la 107e édition du Tour de France avait été dévoilée à l'automne dernier, AVANT l'épidémie du Coronavirus, certains baroudeurs du peloton avaient, peut-être, coché cette douzième étape, Chauvigny-Sarran, entre Vienne et Corrèze, tant effectivement, son profil semblait leur convenir sur le papier.

Les autres, et en premier lieu le organisateurs du Tour, n'avait pas manqué de remarquer les célébrations qu'allait engendrer cette étape :
une fête pour Raymond Poulidor à Saint-Léonard-de-Noblat (87), d'affectueuses pensées à Antoine Blondin à Linards (87), et à Laurent Fignon et Jean Ségurel du côté de Chaumeil (19), avant l'hommage final à Jacques Chirac à Sarran (19).

Entre temps, la disparition de « Poupou » a transformé la fête en autre hommage, et le report de la Grande Boucle, en raison de la Covid-19, a quelque peu changé la donne...
 
Joint par téléphone sur les routes d’entraînement du pôle espoir cycliste de Guéret, l'ancien pro et régional Maxime Médérel a bien voulu nous livrer son analyse et confronter ses pronostics aux nôtres.

Un marathon de 218kms

  • Être la plus longue étape d'un Tour de France, ce n'est jamais anodin.

Bien sûr, pour les amateurs et les néophytes, plus de 200kms, cela paraît un mur. Pour les pros non, on les passe sans problème, mais au départ d'une telle étape, on a quand même une petite boule au ventre.
Les chutes ont été nombreuses, les Pyrénées plutôt costaudes, et il y a quand même déjà des dégâts dans le peloton.
Alors on s'interroge, d'autant plus que la suite, dès le lendemain, entre Châtel-Guyon et le Puy Mary, fait plutôt peur.
Soit ça part tranquille, et à part bien s'hydrater, bien s'alimenter, c'est journée ronron, soit, avec le sprint pour le maillot vert à 50kms du départ, au Dorat (87), ça part à bloc, et ça peut vite devenir galère.


Le profil

 
  • L'étape pourrait presque être découpée en trois parties : celle dans la Vienne, celle en Haute-Vienne, et la finale en Corrèze.
Au départ c'est tranquille, hormis cette perspective du sprint intermédiaire au Dorat qui peut bouger le peloton.
Attention tout de même au vent, qui s'il y en avait, pourrait donner des envies de bordures à certaines équipes.

En Haute-Vienne, il y a bien les côtes de Saint-Martin-Terressus et d'Eybouleuf, mais classées en 4ème catégorie, ce n'est pas insurmontable. Au classement du maillot à pois, elles rapportent peu mais peuvent inciter certains à aller chercher ces points.
Toutefois, dès là, les routes deviennent sinueuses et étroites. Ce n'est jamais bon pour un peloton, et peut favoriser les attaques.

Enfin en Corrèze, c'est encore autre chose. Encore étroit, encore sinueux, certes, mais avec la Croix du Pey et surtout le Suc au May, court mais très dur, avec ses pentes à 7,7%, il peut y avoir des dégâts. Et le final vers Sarran peut aussi faire mal aux pattes.


Les pronostics

  • On l'a dit, l'étape ne doit pas normalement chambouler le classement, et semble être promise à un baroudeur.

C'est sûr qu'à moins d'un cataclysme, et vu ce qui les attend après, ce n'est pas là que le Tour va se jouer, aucun leader ou favori ne va lancer de grandes manœuvres.

Non, vu le profil, on peut raisonnablement parier sur une échappée à une dizaine de coureurs qui devrait se disputer l'arrivée, avec pourquoi pas un Benoît Cosnefroy, s'il veut glaner des points pour son maillot à pois, ou un Quentin Pacher...
Avec son profil de parfait baroudeur, et maintenant qu'il a perdu presque une heure au général, Julian Alaphilippe, bien sûr qu'on y pense aussi, c'est évident.

Mais cette année est vraiment particulière, on l'a bien vu sur la 5ème étape entre Gap et Privas, où il n'y a pas eu une seule attaque ou presque.
Alors si les coureurs, et ce sont eux qui font la course, décident de rester tranquille avant le Massif Central, on peut même envisager une arrivée au sprint, je n'y crois guère mais pourquoi pas.
Et là, attention, parce qu'à Sarran, ce n'est pas très large. Alors ce ne serait pas un sprint massif, mais avec des profils comme Peter Sagan...

Mais je parierai bien sur une échappée qui va au bout.


 

 
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