Tempête du siècle : comment l'arboretum de la Jonchère s'est-il reconstruit après le ravage ?

Parmi les sites du Limousin les plus impactés par la "tempête du siècle" de 1999, il y a eu l'arboretum de la Jonchère. La moitié des arbres de la réserve de résineux aux essences rares a été détruite par les vents violents.

Vingt ans après la "tempête du siècle" de 1999, l'arboretum de la Jonchère ne porte plus aucun stigmate du cataclysme. La nature a repris ses droits. Pourtant, le 27 décembre 1999, ce site remarquable de la Haute-Vienne a été dévasté par la tempête Martin. La moitié des six hectares de résineux fut balayée par des vents avoisinant les 150 km/h. "On estime que 50% des arbres ont été abattus, brisés ou ployés. Une partie des infrastructures a aussi été détruite. Difficilement accessible et dangereux, le site ne pouvait être ni géré ni ouvert au public dans ces conditions", rappelle la mairie de la Jonchère-Saint-Maurice.

Présent sur les lieux quelques jours après le passage de la tempête, Joël Vandaele, alors chef de district de l'ONF, expliquait "la tempête est passée sur les deux flancs donc les deux flancs sont par terre. Qu'importe la résistance de chacune des essences, la tempête n'a pas choisi, tout est par terre".
 

Tomber pour mieux se relever

Les dégâts étant tel que le ministre de l'agriculture et de la forête de l'époque, Jean Glavany, se rendit sur place puis décida de présenter des mesures gouvernementales pour réhabiliter le site Il faudra alors une année entière pour évacuer les 2000m³ de bois tombés à terre, abattre les arbres dangereux et en replanter de nouveaux. Car oui, la tempête du siècle a fortement endommagé l'arboretum mais elle a également permis à ce dernier de se régénérer. Dix ans après, des centaines d'arbres ont été réintroduits avec l'aide de l'Etat et de mécènes. Un effort opiniâtre d'une décennie pour un coût total estimé à six millions et demi d'euros.
"On peut dire que l'arboretum s'en sort très bien puisqu'on dénombre, malgré tout, encore plus de 70 essences remarquables. Il reste aussi un laboratoire puisque des espèces sont implantées ici pour voir un peu leur comportement. Cela permet donc de tester toute les essences en fonction des différents critères que l'on peut avoir dans notre Limousin", développe Jean-Marie Horry, Maire de La Jonchère-Saint-Maurice

135 ans après sa création en 1884, l'arboretum se structure. Avec ses essences venues de la planète entière, ce trésor de la nature n'a pas fini de livrer tous ses secrets.


Découvrez ou redécouvrez notre reportage télévisé sur le sujet signé  A.Martinez et P. Coussy :