Arrivés il y a 6 et 10 jours, ils s'acclimatent sereinement à l'air, même chaud, du Limousin. Le Parc du Reynou est le 6e parc en France à accueillir des ours polaires nés en captivité. Et l'on découvre que l'espèce s'adapte autant au chaud qu'au froid. De quoi sensibiliser le public à leur avenir.
Totz a 4 ans et pèse 400kg. Il s'entend très bien avec son congénère, Nanu, âgé lui de 6 ans et affiche 600kg sur la balance. Tous deux sont nés en captivité et arrivent des Pays-Bas dans le cadre d'un échange européen. Leur venue est l'aboutissement de deux années de préparation. Il existe 115 ours polaires dans les parcs zoologiques en europe, 330 en dans le monde. L'espèce est en voie de disparition, on estime leur nombre entre 20.000 et 25.000.
Deux mâles sereins et tranquilles
Todz et Nanu semblent bien vivre leur changement d'air. Selon Nicolas Lefrère, le responsable du Parc du Reynou, les ours blancs n'ont pas besoin du froid pour vivre. Ils se sont adaptés au froid mais l'espèce peut supporter jusqu'à 30°.
Ils sont très calmes, placides, ils découvrent leur enclos avec douceur, les contacts avec les soigneurs se passent très bien
Comme l'atteste la photographie de Nanu dans cet article, nos journalistes, Franck Petit et Matthieu Dégremont, ont pu les approcher de près, de très près même. La prise de risque était limitée, ils étaient derrière une vitre !
En revanche, une journée ne doit pas ressembler à une autre, il leur faut absolument éviter l'ennui. Les soigneurs diversifient donc, comme pour d'autres espèces du parc, les lieux de nourriture, les horaires, les activités.
Un investissement de 300.000€ pour les accueillir
Le parc leur réserve un espace d'un hectare et demi. Deux grottes en zone humide y ont été aménagées et deux plans d'eau, alimentés par une source naturelle, leur permettent de se rafraichir, même par temps très chaud. Ils ne recherchent d'ailleurs pas forcément les endroits ombragés, n'hésitant pas à prendre des bains de soleil. Côté nourriture, l'ours blanc est le plus grand carnivore terrestre. Mais il est omnivore, il peut manger de tout.
L'investissement représente 30% du budget annuel du parc, qui ne vit que de ses entrées. Le parc du Reynou ne perçoit aucune subvention.
Quel avenir en captivité ?
Pour les géographes Farid Benhamou et Rémi Marion, auteurs du livre "géopolitique de l'ours polaire" aux éditions Hesse "c'est un animal qui parcourt des centaines de km pour trouver sa nourriture, c'est un animal qui a assez peu sa place dans un zoo. Pour Farid Benhamou :
Ce qu'il faut surtout c'est lutter activement contre le réchauffement climatique en sachant qu'il est amplifié dans le territoire arctique. Un ours polaire peut en effet vivre sans banquise comme un être humain peut vivre dans 10m2 toute sa vie, mais est-ce que c'est acceptable ? non. Ce qui est prioritaire, c'est préserver l'habitat de l'ours polaire et c'est ainsi que sera préservé son patrimoine génétique. Pour les zoos, il ne faut pas oublier que ce sont d'excellentes opérations financières, pour des espèces aussi emblématiques que le panda ou l'ours polaire par exemple, vous êtes assuré d'avoir un retour sur investissement.
Le public pourra découvrir Todz et Nanu au Parc du Reynou dès ce week-end.