La Tardoire, une petite rivière qui passe en Dordogne et en Haute-Vienne avant de se jeter dans la Charente. Comme sur beaucoup de cours d'eau limousins, elle est équipée de plusieurs petits barrages, dont la majorité n'a plus aucune utilité. Afin de rendre libre cours à la rivière, quatre d'entre eux ont été effacés. Parmi ceux-ci, celui de Chéronnac (87) dont les travaux sont en cours d'achèvement.
Au pied du moulin de Peyrassoulat, sur la commune de Chéronnac (Haute-Vienne), nous contemplons ces vieilles pierres. Une roue à aubes, où ce qu'il en reste, une vieille meule de granit... Autrefois ici étaient produites huiles et farine. En amont, sur la Tardoire, un petit barrage permettait au moulin de fonctionner grâce à la force de l'eau. Aujourd'hui devenu inutile, son propriétaire a accepté que son seuil soit effacé. Une excellente nouvelle pour la rivière, comme nous l'explique Joseph Hippolyte, technicien de rivière :
"Cela permet de laisser une libre circulation à l’eau, et par ce phénomène de pouvoir la réoxygéner. Cela va permettre d’épurer cette eau et donc de préserver une ressource de bonne qualité. Et de jouer aussi sur la quantité en jouant sur l’évaporation."
Le seuil, c'est cette construction qui barre la rivière, cassant abruptement son lit pour créer cette mini-cascade qui permet aux moulins de fonctionner. Problème, cela n'a rien de naturel. Le seuil coupe le passage à bon nombre d'habitants du cours d'eau.
Supprimer les seuils : pourquoi faire ?
Restaurer l'aspect originel de cette petite rivière qui se jette dans la Charente, c'est permettre à la nature de reprendre sa place. Pour voir, par exemple, se reproduire de nouveau la truite fario et l’anguille.
"Le seuil du grand moulin de Peyrassoulat c’est le dernier seuil que l’on efface. On devrait achever les travaux d'ici à la fin de la semaine. Il fait partie d’un programme global de l’effacement de quatre seuils. On va restaurer trente kilomètres de continuité écologique, ce qui est tout de même assez conséquent. Toutefois, sur la Tardoire, il reste encore quelques seuils, dont neuf qui sont prioritaires en termes de continuité," précise David Marhein Technicien de rivière, Syndicat mixte Bassin de la Tardoire, qui a mené l’opération sur plusieurs kilomètres.
Encore neuf seuils sur les treize dans la partie haut-viennoise, sans compter ceux qui sont en Dordogne ou en Charente. C’est donc une petite contribution. Pour les quatre seuils effacés, l’opération coûte 308 000 euros, elle est lancée par le programme européen « Open Rivers », et financée par une fondation privée.