A l’occasion de la Journée mondiale du coeur ce jeudi 29 septembre 2016, la Fédération Française de Cardiologie lance une campagne qui alerte les femmes sur des symptômes pouvant révéler un infarctus. Souvent méconnus, ils sont différents de ceux ressentis par les hommes.
Une étude démontre que près de la moitié des femmes de moins de 60 ans victimes d’un infarctus du myocarde n’ont pas ressenti les symptômes classiques chez les hommes, douleur dans la poitrine irradiant le bras gauche et la mâchoire.
Des symptômes atypiques
Chez les femmes, trois signes atypiques doivent alerter pour aider à diagnostiquer un infractus : la sensation d’épuisement, l’essoufflement à l’effort et les nausées.
Une attention particulière est nécessaire de la part des jeunes femmes présentant au moins un facteur de risque cardiovasculaire : tabac, stress, sédentarité, hypertension artérielle, cholestérol ou diabète.
Si vous appartenez à une population à risque, vous multipliez les chances de faire un infarctus si :
- Vous fumez
- Vous associez tabac et pilule contraceptive
- Vous êtes très stressée
- Vous ne faites pas d’activité physique régulière
- Vous avez du diabète ou du cholestérol
- Vous faites de l’hypertension artérielle
la prise en charge de l’infarctus chez les femmes. Dans un film, elle met en scène le désarroi de comédiennes face à leur incapacité à jouer les symptômes d’un infarctus.
Les femmes ont tendance à minimiser leur douleur
«Ces symptômes atypiques contribuent à une prise en charge trop tardive des femmes lors d’un infarctus", témoigne le Pr Claire Mounier-Vehier, cardiologue au CHRU de Lille et présidente de la Fédération Française de Cardiologie. "Les signes avant-coureurs peuvent passer inaperçus et minorer l’alerte, sachant que les femmes ne sont pas suffisamment conscientes que l’accident coronaire peut les toucher. De plus, elles ont souvent tendance à sous-estimer leur douleur et à être dans le déni. C’est une véritable perte de chance, car les femmes se remettent moins facilement. Leurs artères sont plus difficiles à revasculariser, plus fines et plus fragiles que celles des hommes" ajoute-elle.
Une étude publiée fin août 2016 par des chercheurs de l’université de Leeds (Royaume-Uni) a révélé que les femmes présentaient par rapport aux hommes un risque réel d’être mal diagnostiquées. Un constat qui pourrait s'expliquer par la différence et la méconnaissance en matière de symptômes. L'erreur de diagnostic initial a un réel impact sur les chances de survie. En France, les femmes arrivent aux urgences de l'hôpital une heure plus tard que les hommes.
De plus en plus d'infarctus chez les femmes
En adoptant le même style de vie que les hommes depuis une trentaine d’années, les femmes ont également acquis les mêmes mauvaises habitudes d’hygiène de vie : tabagisme, stress, sédentarité, alimentation déséquilibrée alimentaires et plus récemment alcool. On constate ainsi une progression alarmante du nombre d’hospitalisations pour un infarctus chez les femmes : + 4,8 % par an entre 2009 et 2013 pour les 45-54 ans. Cette progession est en constante augmentation, elle n'était que de 3% par an entre 2002 et 2008.
"Depuis quelques années, nous faisons face à une épidémiologie préoccupante, notamment chez les femmes de moins de 60 ans, qui ont adopté les mêmes comportements à risque que les hommes".
"Il est urgent de bousculer nos idées reçues, qui nous font considérer les femmes comme protégées des maladies cardio-vasculaires jusqu’à leur ménopause, grâce à leurs hormones", ajoute le Professeur Claire Mounier-Vehier, présidente de la Fédération Française de Cardiologie.
La Fédération Française de Cardiologie organise une semaine de prévention des maladies cardio-vasculaires jsuqu'au 2 octobre 2016 autour de la Journée mondiale du coeur. De nombreuses manifestations sont prévues.
Pour consulter le programme complet de la Semaine du coeur : www.fedecardio.org
Sur twitter : @fedecardio