Les juges français ont refusé l'extradition demandée par Madrid, au motif que certains faits avaient eu lieu en France.
Agen : D. Derguy reste en France
La chambre de l'instruction de la cour d'appel d'Agen a refusé l'exécution du mandat d'arrêt européen émis par l'Espagne contre le Basque français Daniel Derguy car une partie des faits qui lui sont reprochés a été commise en France.
La chambre de l'instruction de la cour d'appel d'Agen a refusé l'exécution du mandat d'arrêt européen émis par l'Espagne contre le Basque français Daniel Derguy car une partie des faits qui lui sont reprochés a été commise en France. D. Derguy est soupçonné par les autorités espagnoles de "délits de terrorisme" remontant à plus de 17 ans.
"La chambre de l'instruction de la Cour d'appel (...) refuse l'extradition de Daniel Derguy parce que les faits auraient été commis en partie sur le territoire français", a déclaré à l'audience le président de la chambre de l'instruction.
"Je suis soulagé, satisfait pour ma famille et pour les miens. Mais il ne faut pas s'arrêter là. Cela a été une dure épreuve", a déclaré Daniel Derguy, visiblement ému, à l'issue de l'audience. "Le mandat d'arrêt européen est une ignominie, son utilisation est perverse. Il faut faire en sorte qu'il soit abrogé, il va à l'encontre de tout processus de résolution du conflit" basque, a-t-il ajouté.
Considéré comme l'un des chefs de l'ETA en France, Daniel Derguy avait été arrêté en 1996 puis emprisonné à la suite de trois condamnations par la justice française à dix ans de prison pour ses activités au sein de l'ETA. En liberté conditionnelle en 2008, il vivait depuis à Cahors.
Egalement visée par un tel mandat d'arrêt européen, la militante basque Aurore Martin, 32 ans, est toujours dans la nature après l'échec de son arrestation par la police à Bayonne le 21 juin.
Manifestation de soutien lundi au pays basque
Environ 550 personnes, selon la police, 700 selon les organisateurs, avaient manifesté à Saint-Jean-Pied-de-Port leur soutien à l'ex-militant basque. Des membres du collectif contre le MAE, des élus, des membres du parti Abatasuna, avaient défilé en fin d'après-midi dans une ambiance bonne enfant derrière une banderole où on pouvait lire en français "Non au mandat d'arrêt européen" et en basque "Laissez Daniel tranquille".