Le père des enfants de Myriam Sanchez, retrouvée morte dans sa voiture à la Benauge, aurait avoué le meurtre.
BORDEAUX, Assassinat d'une magistrate
Le procureur évoque l'assassinat de Myriam Sanchez.
Son avocat reconnait à demi-mots dans le journal Sud-Ouest d'aujourd'hui les aveux de Sylvain Sinanovic. Me Luc Brassier a reconnu que son client "a fait des déclarations qui vont dans le sens d'un crime passionnel". Il réfute, par contre, la thèse de la préméditation.
Les enquêteurs ont, dès l'origine, orienté leurs investigations vers le père des enfants de Myriam Sanchez.
Le téléphone celulaire du manutentionnaire de 43 ans a révélé sa présence à proximité du domicile de son ex-compagne dans la nuit de mercredi à jeudi dernier. Des témoins ont également fait état d'une violente dispute entre un homme et une femme à proximité du véhicule où le corps de la magistrate a été retrouvé.
Pour le procureur de la République, le mobile semblait, dès vendredi dernier, "la révélation ou confirmation que Mme Sanchez venait de nouer une nouvelle relation affective".
Selon lui, lors de la séparation du couple, après presque 20 ans de vie commune, le suspect, sans antécédent judiciaire, avait très mal supporté sa nouvelle situation et vécu "un épisode dépressif assez sévère", entraînant son admission en hôpital psychiatrique.
L'ex-compagnon et père des deux enfants de la magistrate retrouvée morte jeudi près de son domicile à Bordeaux a été placé en détention provisoire samedi par le parquet qui a ouvert une information judiciaire pour "assassinat" et "meurtre", privilégiant la thèse du crime passionnel.
Le juge d'instruction devra déterminer au cours de l'enquête s'il retient la préméditation. L'homme, qui encourt la réclusion criminelle à perpétuité, avait été rapidement soupçonné par les enquêteurs de la direction interrégionale de la police judiciaire (DIPJ) après les révélations faites par l'entourage de Myriam Sanchez faisant état de harcèlement à l'égard de la magistrate dont il était séparé depuis début 2009. Il avait été placé en garde à vue jeudi quelques heures après la découverte du corps de la magistrate.
Myriam Sanchez, 43 ans, enseignante à l'école nationale de la magistrature (ENM) de Bordeaux, avait été retrouvée morte, avec d'importantes lésions à la tête, jeudi matin vers 07H30 à l'intérieur de son véhicule à
La victime avait auparavant quitté son domicile vers 20H00, après avoir confié la garde de ses deux enfants, âgés de 5 et 11 ans, à une baby-sitter, pour se rendre chez son nouveau compagnon. Elle l'avait quitté vers 1H30 pour rentrer chez elle. Les deux enfants du couple ont été pris en charge par une des soeurs de la victime.
C'est la mère de la jeune baby-sitter qui gardait les deux enfants, qui a donné l'alerte après avoir découvert le corps de la victime dans sa voiture. Des effets personnels de Mme Sanchez, dont son sac à main, avec sa carte bleue et de l'argent liquide à l'intérieur, ont été retrouvés, écartant du même coup la thèse du crime crapuleux.
Originaire de Bordeaux et issue de la promotion 1992 de l'ordre de la magistrature, Mme Sanchez avait été juge d'instruction à Chalons-sur-Marne de 1994 à 1998, juge des enfants à Nantes jusqu'en juillet 2003, puis juge des enfants à Libourne (Gironde) jusqu'en 2008. Une cellule psychologique a été mise en place pour les proches de la victime.