Renaud Lavillenie n'est pas double champion olympique, ou pas encore. Le perchiste cognaçais a échoué face à un jeune Brésilien déchaîné et un public digne d'un stade de foot.
Hué par le stade olympique, alors qu'il tentait de reprendre le dessus sur Thiago Braz, passé à 6,03 m, le perchiste clermontois, qui décroche la médaille d'argent, "air Lavillenie" lui a donné rendez-vous pour la revanche: "J'espère juste qu'en 2024, on aura les Jeux à Paris et que je lui rendrai la monnaie de sa pièce".
Après un début de concours impeccable, sur un sautoir détrempé par la pluie, la machine Lavillenie s'est enrayée et le moteur a calé au-delà de 5,98 m. Des hauteurs dans les cordes du recordman du monde, qui avait atteint les 6,16 m et dépassé le tsar ukrainien Serguei Bubka, une après-midi de février 2014.
Double champion du monde en salle et septuple champion d'Europe, mais jamais champion du monde en plein air, le Napoléon de la perche a raté son pari. Il n'est pas le second champion olympique de la spécialité à conserver son titre après l'Américain Bob Richards (1952 et 1956).
"Aucune valeur de respect et de fair-play"
Renaud Lavillenie, qui repart de Rio avec la médaille d'argent a regretté l'attitude du public brésilien qui l'a sifflé lui ainsi que d'autres adversaires pendant la compétition: "Le public a gâché l'expérience de beaucoup de perchistes", a-t-il estimé, lundi."Il y a une vraie frustration et déception de voir qu'aux JO il n'y a aucune valeur de respect et de fair-play. C'est vraiment dommage."
"S'il n'y avait pas eu ça, la compétition aurait été incroyable, car elle laissait des souvenirs impérissables. On ne voit pas souvent deux gars se battre pour franchir les 6 mètres. J'ai été heureux de pouvoir prendre part à cette compétition."