Shani Bru s'est imposée sur la scène skate rapidement. Cette jeune femme de 20 ans, originaire de Bergerac, parcourt la planète pour représenter la France pour des compétitions. Elle entend féminiser ce sport.
Motivée ! Shani Bru vit sa passion à fond. Trois à quatre heures sur son skate chaque jour. Le prix de cette ascension fulgurante.
Je vis un peu mon rêve.
Elle revient de Bali, part à Londres. A déjà fait les championnats du monde en Chine, compétitions en Suède, en Californie : une vie de voyages et de compétitions pas banale quand on a 20 ans.
Shani, la Bergeracoise, a fait son chemin dans un univers qui est longtemps resté plutôt masculin. Elle pratique le skate depuis un peu plus de cinq ans.
C'est vraiment parti d'une bande de potes avec qui je traînais... Quand on est la seule fille, on a aussi envie de montrer qu'on a notre place. J'avais envie de les défier un peu. Et aussi de m'amuser... pas passer la journée à les regarder au skatepark. J'ai trouvé assez facilement ma place.
Déjà un beau palmarès : en 2015, elle décroche le titre de championne de France. Elle a été successivement championne puis vice-championne de France, et vice-championne d’Europe en 2017.
Rencontre avec Shani Bru >>>
Les qualités d'une bonne skateuse
Shani Bru recommande ce sport " car ça permet de se développer personnellement. Il y a une grande satisfaction quand on arrive à faire des choses. "
Il suffit d'être motivée et ça vient facilement.
On veut bien la croire mais il faut quand même s'accrocher. Shani nous livre quand même la recette : " Il faut être très téméraire, il ne faut pas lâcher même si on tombe, avoir le goût des sensations fortes, prendre un peu des risques... "
Mais pas que !
Shani Bru diffuse ses vidéos et donne de ses nouvelles, ses compétitions sur sa page Facebook comme ici ►Il faut réfléchir, faire preuve de patience. Être assez tonique, souple pour bien tenir sur la planche. "
La place des filles
Depuis quelques temps, les filles, les femmes sortent de l'ombre. Et travaillent leur visibilité sur la scène skate. " Il y a besoin de faire un peu de promotion car il y a encore des garçons qui pensent que c'est quelque chose de rare sur les skateparks... Et que les filles n'ont pas forcément leur place. Quand j'ai commencé il y a quelques années, j'étais la seule fille et là... je voyais beaucoup de regards... ( sourire ) . Maintenant les garçons sont quand même un peu plus au courant de la chose on va dire... "
Le skate au féminin est sur le chemin de l'émancipation. Avec une vague géante lancée en février dernier de l'autre côté de l'Atlantique, en Californie. Un paradis du skate que Shani connaît, Venice beach est son skatepark préféré...
Et là-bas, il y a GRLSWIRL, un groupe de femmes composé d'une centaine de personnes en Californie et suivi par près de 20.000 personnes sur Instagram.
Le but est de rendre le skate plus féminin et permettre à toutes celles qui le désirent d'expérimenter à quel point skater peut être libérateur et émancipateur.
Shani poursuit cette mission : " Maintenant, le but c'est de montrer qu'on peut être aussi forte qu'eux, montrer qu'on a notre place dans cet univers "
Y a pas de question de genre.
" C'est quelque chose de normal, on milite pour ça et pour donner confiance pour les jeunes filles qui ont peur de se lancer."
La force des réseaux sociaux
Comme le font les skateuses de la côte ouest, Shani Bru, depuis Bordeaux entretient aussi sa notoriété via les réseaux sociaux, un média totalement adapté à ce public, jeune ou moins jeune, en tous cas qui s'informe et suit ses idoles via Insta par exemple.
Shani compte près de 10 000 abonnés qui la suivent partout dans le monde.
Les réseaux sociaux aident beaucoup pour populariser ce sport. Ça permet vraiment de s'ouvrir au public, d'afficher une visibilité pour les sponsors qui cherchent à montrer leurs produits portés par des icônes du skate.
Près de 10 000 abonnés la suivent sur Instagram, réseau social de prédilection pour la communauté des skateurs :
Besoin de skate park
Cette popularité permet aussi de faire passer des messages. La féminisation, c'est ce qui tient à coeur la jeune championne mais aussi le besoin de lieux pour skater. C'est bon pour les jeunes qui découvrent là une activité sportive. Ils lâchent pendant un temps les écrans et se " sociabilisent " pour beaucoup via cette communauté." Ce qu'il faudrait, ce sont des skateparks un peu mieux construits, un peu mieux placés. Un vraie structure pour nous aider à développer notre pratique."
" Ma vie de compet "
Shani est étudiante à Bordeaux, à l'université, en licence 3 de sciences et techniques des activités physiques et sportives (Staps). Elle veut devenir prof de sport. Son programme est aménagé pour qu'elle puisse vivre sa vie de compétitions. Elle est dans l'élite.
Son objectif : récolter un maximum de points pour se qualifier aux Jeux Olympiques. La compet, c'est un peu son carburant. " J'aime beaucoup faire des compétitions ca ça me permet de progresser très vite. Quand j'ai commencé le skate, j'ai très vite fait des compétitions, j'ai pu vite voir ce que j'avais besoin d'apprendre. "
Et pour plus tard ? C'est elle qui a envie de transmettre son avoir-faire et son expérience à ses futurs élèves. En attendant, elle est cette année l’égérie du festival des Vibrations urbaines qui aura lieu du 30 octobre au 4 novembre sur le campus de Pessac, festival dédié aux cultures urbaines où le skate a toute sa place !
Elle est une grande championne de skate, le visage des @VU_Pessac mais aussi une de nos étudiantes sportives de haut niveau en STAPS : découvrez Shani Bru au travers de ce portrait : https://t.co/vSAJjC9WVY pic.twitter.com/83Whjvv0pb
— Université Bordeaux (@univbordeaux) 17 octobre 2018
Nos confrères de Riding Zone de France Ô a consacré l'une de ses éditions à Shani Bru et Charlotte Hym, une autre skateuse étoile montante :