La SNCF va supprimer pendant quelques semaines des TER en heure creuse dans le Nord-Pas-de-Calais-Picardie et en Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes, faute notamment d'avoir réussi à recruter suffisamment de conducteurs.
Les perturbations devraient durer six semaines dans plusieurs régions. Certains trains seront remplacés par des bus, mais pas de manière systématique.
"Cela concerne des trains très peu fréquentés que nous avons choisis en période creuse et surtout pas des trains domicile-travail", a déclaré Céline Czernak, responsable des relations presse chez SNCF Mobilités pour la région.
En cause selon elle, un problème de recrutement et de formation des conducteurs.
Comme il faut 18 mois pour former un conducteur, tout le processus d'entrée dans l'entreprise est décalé. "Pour avoir un candidat qui arrive au bout de sa formation, il nous faut 200 dossiers de candidatures", souligne Mme Czernak.
Ecoutez les explications de Yannick de Solminihac.
Certains abandonnent avant la fin de la formation
Ainsi, la moitié des candidats abandonnent selon elle leur formation lorsqu'ils prennent connaissance des conditions de travail (horaires décalés, etc). Par ailleurs, le taux d'échec aux tests médicaux augmente, selon elle, du fait de la détection plus importante de consommation de psychotropes ou de cannabis.Enfin, le taux d'échec à la formation elle-même augmente aussi, notamment parce qu'elle requiert une bonne partie d'apprentissage par coeur.
A cela s'ajoutent les arrêts maladie, la nécessité de solder ses congés de l'année précédente avant le 31 mars, ou encore la plus grande difficulté à anticiper les départs à la retraite après la réforme.
Incompréhension des usagers
Du côté des usagers, l'incompréhension règne. "La SNCF n'a pas prévu ce qu'il fallait en matière de ressources humaines, alors que cela fait des mois que cela lui a été signalé", critique Gilles Laurent, vice-président de la Fédération nationaledes associations d'usagers des transports (Fnaut).
"C'est la première année que c'est aussi flagrant, on a des TER supprimés pour au minimum 3 mois", souligne pour sa part Christian Broucaret, représentant de la Fnaut pour la région Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes.
"Ce qui est nouveau c'est qu'il commence à y avoir une baisse de fréquentation des TER. En Aquitaine, elle était de plus de 2% l'an dernier parce que les usagers se tournent vers le covoiturage", constate-t-il.